Certains les apprécient en tant qu'animaux de compagnie, mais le lapin est aussi très apprécié en cuisine. A La Réunion, la filière réunit 14 éleveurs, réunis au sein de la Coopérative des producteurs de lapins à La Réunion (CPLR).
Celle-ci procède au suivi des élevages et à l'importation des lapereaux à La Réunion, et réalise un constat : la demande en lapins de chair est plus forte que l'offre à La Réunion.
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"Pallier le manque sans saturer le marché"
"On est en manque d'éleveurs de lapins. (...) Le but c'est de pallier le manque de lapins mais sans saturer le marché", explique Mickaël Itema, technicien cunicole à la CPLR. Alors que des éleveurs s'apprêtent à partir à la retraite, il y a donc urgence à recruter afin de conserver les 125 tonnes de viande de lapins, vendus frais chaque année sur le marché réunionnais. D'ici à 2030, la filière lapin péi ambitionne d'augmenter sa production de +50%, et recrute en ce sens.
Un accompagnement des nouveaux éleveurs
C'est pourquoi la CPLR vient en aide à ceux qui souhaiteraient intégrer la filière cunicole (liée au lapin), que ce soit en activité complémentaire, en reconversion professionnelle, ou dans un but de diversification pour les agriculteurs et éleveurs. "On veut mettre en place le jeune qui souhaite s'installer ou se lancer dans l'élevage de lapins en complément d'activité", dit Mickaël Itema.
Quelques pré-requis sont toutefois nécessaires. "Il faut un diplôme agricole comme le BP REA (brevet professionnel responsable d'entreprise agricole, ndlr), avoir du foncier, une surface d'épandage (de 6 ha, ndlr) explique le technicien cunicole. Après à la CPLR on les oriente et on les accompagne sur le montage du dossier".
Des aides à l'installation existent justement pour faciliter la tâche aux futurs éleveurs de lapins, à travers divers dispositifs comme le DJA, les fonds FEADER, LEADER ou DEFI.
Marie-France, éleveuse depuis 18 ans
Marie-France Payet elle, ne fait plus partie des débutants depuis longtemps : ça fait désormais 18 ans qu'elle élève des lapins dans ses clapiers de Manapany-les-hauts, dans le cadre d'une activité à mi-temps. Elle reproduit notamment des lapins qui iront ensuite chez les éleveurs, "des femelles saines et en bonne santé pour le renouvellement de leur cheptel".
Une passion
Cette activité, qu'elle a choisie au départ pour se diversifier est devenue "une passion".
"Ce n'est jamais pareil, il y a beaucoup de choses à voir dans le lapin, comme les naissances, les voir grandir, puis partir. C'est un métier, il faut bien qu'ils partent. Si on ne les vend pas on ne peut pas payer nos dettes !"
Marie-France Payet, éleveuse de lapins
Chez elle, plus de 2 000 de ces petits mammifères herbivores sont élevés. Les lapins blancs pour la reproduction et les colorés pour l'abattage, qui partiront dès les 11 semaines après leur naissance.
De la place dans la filière
L'éleveuse invite ainsi les jeunes à rejoindre la filière cunicole. "Actuellement il y a beaucoup d'aides pour s'installer", souligne-t-elle, qui en profite pour renouveler ses cages.
Pour Marie-France, il y a de l'avenir pour le lapin péi. "A La Réunion il commence à y avoir de la demande. On est en sous-production, il y a un développement possible pour la filière lapin, c'est la seule où il y a encore de la place pour s'installer", souligne Marie-France Payet, qui expose actuellement quelques-uns de ses lapins à Miel Vert.
Une expérimentation autour du bien-être animal
En outre, la coopérative des producteurs de lapin à La Réunion s'est actuellement engagée dans le projet Beatrix, une démarche autour du bien-être animal, "pour que le lapin soit en meilleure santé et plus vivace" dit Mickaël Itema, le technicien de la CPLR. Il s'agit plus précisément de remettre en cause l'élevage en cage qui est la norme chez tous les éleveurs réunionnais actuellement. L'expérimentation d'une méthode d'élevage au sol, en parc sur caillebotis avec mezzanine, sera menée en 2025 et 2026.