“Saute sur ta planche et défie les vagues, mais attention aux requins, ils risquent de t’attaquer”. Voici la description du jeu “Alerte’o requin” dans une publicité récente diffusée sur Internet. Un jeu d’adresse où le dernier “survivant” gagne la partie. Pour la ligue de surf de La Réunion, le jeu n’est pas passé inaperçu.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Un jeu "inapproprié" à La Réunion
“On a été alertés par plusieurs personnes à propos de la sortie du jeu “Alert’o requin” dans une des plus grandes enseignes de jouets de La Réunion”, explique Thierry Martineau, président de la ligue réunionnaise de surf. “Le principe de ce jeu est d’être le dernier surfeur survivant d’attaques de requins, donc vous comprenez bien que par rapport à la situation actuelle à La Réunion, pour nous il est inconcevable, inapproprié, que ce jeu soit à la vente sur notre territoire”, constate-t-il.
La justice saisie
Un jeu de mauvais goût à La Réunion. Pour rappel, la dernière attaque mortelle de requin sur notre île remonte à mai 2019. Le drame ponctuait une série de 25 attaques de 2011 à 2019, qui ont fait onze morts et sept blessés graves.
“Nous n’avons aucune contre-indication pour que ce jeu soit vendu ailleurs mais pas ici”, précise Thierry Martineau. Aussitôt le jeu découvert, les représentants de la ligue réunionnaise de surf se sont mobilisés pour faire pression. Mais aucune enseigne n’a apporté de “réponse convenable”, explique le président. “Nous avons décidé de saisir la justice à travers un cabinet d’avocat, mais également avec un huissier de justice pour dresser un constat”, conclut-il. Le président et la ligue de surf souhaitent son retrait immédiat et total de la vente à La Réunion.
Changer de communication sur le sujet
“La ligue de surf a estimé ce jeu insupportable, à l’encontre de son action dans le cadre du dispositif de sécurisation Vigies Requins Renforcées”, explique l’avocat Olivier Geral, expert en droit du sport. Cette mise en demeure est une main tendue à ce que les grandes enseignes changent leur communication sur ce sujet à l’avenir”, conclut l’avocat.