Dans son verger, à Saint-Benoît, Guillaume se désole. La saison des letchis à La Réunion n’est pas bonne du tout.
Deux à trois fois moins de letchis
"Ça a été bien maigre cette année, reconnaît Guillaume Proud’hom, producteur de letchis à Sainte-Anne. Tous les ans, j’ai facilement quatre tonnes de letchis, contre 1,5 tonne en moyenne cette année. Le letchi n’a pas fleuri, il était stressé, l’hiver est rentré trop tard, donc il n’y a pas eu de fruit".
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Ce producteur aura récolté 60% de letchis de moins que l’an dernier. La chambre d’agriculture de La Réunion avait prévu deux à trois fois moins de letchis cette année. Lors d’une saison normale, La Réunion en produit 4 à 5 000 tonnes dont 1 200 destinées à l’exportation.
Une baisse de volume…
Au fret de l’aéroport Roland Garros, les exportateurs commencent à faire les comptes. L’un d’eux a exporté seulement 300 tonnes contre 650 habituellement.
David Naze, producteur de letchis à Sainte-Anne, a produit entre sept et huit tonnes cette année, contre 22 tonnes la saison dernière. "Au niveau financier, on retombe sur le même chiffre d’affaire que l’an passé", explique David Naze. La baisse du volume a été compensée par des prix élevés à l’export du letchi réunionnais.
… et des prix élevés
Si c’est une bonne nouvelle pour les producteurs, il y aura un revers de médaille, assure David Cayrou, responsable de site Philibon.
"Les letchis se sont vendus très cher, et on a perdu des clients qui avaient l’habitude d’acheter du letchi de La Réunion moins cher", explique-t-il.
L'an prochain, si la récolte se passe bien, il faudra reconquérir ces clients qui avaient l’habitude d’acheter du letchi réunionnais beaucoup moins chers que cette année. Ça demandera un effort collectif pour resserrer les coûts et récupérer ces clients.
David Cayrou
La météo permettra peut-être une meilleure production en 2024. La Réunion devra alors relever le défi de la main d’œuvre pour éviter que les letchis ne restent sur les pieds.