La ministre Aurore Bergé à La Réunion, une " visite de campagne " selon l’intersyndicale

Aurore Bergé, ministre déléguée à l'égalité femmes hommes et à la lutte contre les discriminations, en visite de 3 jours à La Réunion.
Dans le département pour 3 jours, du mardi 23 au jeudi 25 avril, la ministre déléguée à l’égalité femmes hommes et à la lutte contre les discriminations n’a pas convaincu l’intersyndicale, qui qualifie cette visite ministérielle " d’inutile ".

Réunie dans les locaux de la CGTR à Saint-Denis, hier, mercredi 24 avril, l’intersyndicale a tenu à partager son sentiment quant à ce séjour qu’elle juge " futile " et qui n’apporte rien de concret aux besoins réels du territoire, selon elle.

Où sont les Réunionnaises ?

Je pensais qu’en 2024, c’était fini ces visites éclairs de personnes qui viennent, font de la figuration et ils ne nous annoncent rien.

Joël de Palmas, secrétaire général de la CGTR

Le syndicaliste se dit déçus. Lui aurait voulu entendre la ministre parler de la femme réunionnaise, qu'elle " apporte des solutions pour aider à l’égalité hommes femmes en prenant en compte les spécificités de La Réunion ". Joël de Palmas prend pour exemple le fait que dans le département, plus de femmes sont sous-payées, à temps partiel, dans des métiers précaires.

Est-ce qu’elle a rencontré, entre guillemets, les "Réunionnaises de base", les travailleuses qui se lèvent tôt, rentrent tard, qui ont des journées hachées de travail ? Non.

Joël de Palmas, secrétaire général de la CGTR

 

Pas d’annonce

Pour Marie-Hélène Dor, la secrétaire générale de la FSU, cette visite est « parfaitement inutile », dans le sens où Aurore Bergé a rencontré les représentants des collectivités, le tissu associatif, et n’annonce rien.

Nous, on s’est mobilisé pendant des mois sur la question des retraites, en pointant notamment les inégalités très fortes entre les pensions des femmes et des hommes. On ne l’a jamais entendu s’exprimer là-dessus.

Marie-Hélène Dor, secrétaire générale de la FSU

Une " visite de campagne "

La syndicaliste évoque également la situation des assistantes sociales, " qui ont des moyens dérisoires pour aider les enfants en difficulté, or si on est vraiment pour la défense des femmes victimes de violences intrafamiliales, on n’oublie pas que les enfants aussi en sont victimes ", insiste-t-elle.

On ne peut pas d’un côté aller à la rencontre d’associations en leur disant « ce que vous faites c’est très bien », et ne pas soi-même, l’Etat, faire aussi de sorte que ce genre de protections nécessaires puissent véritablement fonctionner.

Marie-Hélène Dor, secrétaire générale de la FSU

" Je ne suis pas en vacances ", répond Aurore Berger

Sollicitée pour réagir, Aurore Berger estime qu' " il faut demander à toutes celles et ceux que j'ai rencontré, je crois qu'ils n'ont pas jugé inutiles nos échanges ".

Elle ajoute : " je ne suis pas en vacances, même si enore une fois je rêverai d'être en vacances, je suis surtout en déplacement ici parce qu'une ministre de la République doit aller sur tous les territoires de la République ". 

La ministre revendique d'être sur le terrain pour constater l'impact des politiques publiques menées, des subventions accordées et des corrections à y apporter.