C'est au dernier jour du mois de février que la pêche bichiques a pris fin, après cinq mois d'autorisation. Depuis le 1er mars, et jusqu'au 31 août inclus, il est interdit de capturer ces alevins, afin de préserver la ressource et permettre sa pérennité.
Pourtant, tout le mois de mars, des contrôles de la Police de l'environnement ont révélé que la pratique se poursuivait allègrement.
Pour plus de 20 000 euros de bichiques saisis
Depuis le 1er mars, entrée de la période d'interdiction de pêche, les autorités ont ainsi saisi plus de 200 kilos de bichiques, pour une valeur de plus de 20 000 euros, selon les chiffres communiqués par la préfecture de La Réunion.
Plusieurs opérations de contrôle
Il y a notamment ces deux pêcheurs qui avaient été pris la main dans la vouve en possession de 3,5 kilos de bichiques, en début de mois. Leurs vouves avaient été saisies, et les alevins relâchés dans leur milieu naturel.
Même constat le 8 mars dernier, à Bras-Panon, où quatre pêcheurs avaient été verbalisés.
190 kilos saisis il y a quelques jours
Mais plus récemment, les inspecteurs de l'environnement et les gendarmes se sont rendus à l'embouchure de la Rivière-du-Mât où des faits de pêche illégale leur avaient été remontés. A bord d'un véhicule, ils sont tombés sur plus de 190 kilos de bichiques braconnés à bord d'un véhicule !
Le même jour, 6 autres pêcheurs ont été pris en infraction à la rivière Sainte-Suzanne. Leurs 14 vouves ont été saisies par les autorités.
Jusqu'à 22 500 euros d'amende encourus pour braconnage
Dans ce contexte, soulignons que la pêche bichiques en dehors des périodes autorisées s'assimile à du braconnage. Un fait puni, selon application du Code rural et de la pêche maritime, d'une amende pouvant aller jusqu'à 22 500 euros, en plus de la confiscation du matériel de pêche et des véhicules ayant servi au braconnage.
"En dehors de la période d’ouverture, il est interdit de détenir, transporter, pêcher, vendre ou acheter en connaissance de cause des bichiques à La Réunion"
Service départemental de l'Office français de la Biodiversité
Pourquoi une période d'interdiction de pêche bichiques ?
Depuis 2021, les autorités ont durci la réglementation autour de la pêche de cet alevin, afin de préserver la ressource.
L'interdiction de prélèvement de l'espèce Sicyoptérus lagocephalus, du 1er mars au 31 août, permet de ménager une période de quiétude, à un moment crucial dans leur cycle de reproduction.
Période de reproduction des bichiques
"Après la ponte, les larves subissent la dévalaison avec l’écoulement des eaux de surface jusqu’à la mer, où elles se nourrissent et grossissent jusqu’à obtenir la taille du « bichique ». Les alevins se présentent alors de nouveau à nos embouchures pour effectuer la montaison et assurer ainsi le cycle immuable de l’espèce"
Service départemental de l'Office français de la Biodiversité
Un lourd impact sur la survie de l'espèce et sur les stocks
"La pêche en cette période charnière porte atteinte directement à la ressource et à la survie de l’espèce. Elle participe également à la diminution des stocks qui sont observés à travers le suivi annuel de l’espèce sur notre territoire"
Service départemental de l'Office français de la Biodiversité