La Plaine-des-Cafres : des moutons attaqués par des chiens, les éleveurs découragés

Les Damour père et fils ont essuyé une nouvelle attaque de chiens divaguant cette nuit
Après le passage de plusieurs chiens sur son terrain à la Plaine-des-Cafres, vers Piton Hyacinthe, Ivano et David Damour déplorent la perte de six moutons ce mercredi matin. Ce n'est pas la première attaque que leur bétail subit dernièrement.

C'est une énième attaque déplorée par un éleveur réunionnais. La nuit de mardi à mercredi, des chiens ont pénétré sur le terrain des Damour père et fils, dans le quartier de Piton Hyacinthe à la Plaine-des-Cafres, tuant six moutons et en blessant trois. 

"Dans la nuit mon voisin la téléphone a moin, ma la parti voir, nou la pa vu rien et ce matin mi vois le carnage que la fé", relate Ivano Damour, éleveur à la retraite. Selon le voisin qui a donné l'alerte, les faits seraient à imputer à cinq chiens divaguants. Appartiennent-ils à quelqu'un ? Difficile à dire, pour l'éleveur. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

A Piton Hyacinthe, le troupeau de moutons des Damour a été attaqué par des chiens la nuit dernière. Les éleveurs sont découragés.

Plusieurs attaques ces dernières semaines

Toujours est-il que pour Ivano Damour, c'est trop. L'homme de 82 ans a essuyé plusieurs attaques, et celle de la nuit dernière est la troisième en moins d'un mois. Une quinzaine de poules il y a deux semaine, une quinzaine de canards samedi dernier, et maintenant six moutons, tous décimés par chiens. Les trois autres bêtes blessées devront probablement être euthanasiées. 

De son troupeau de 50 têtes il y a encore deux ans, il ne reste ce matin qu'une quinzaine de moutons.

Les Damour père et fils ont essuyé une nouvelle attaque de chiens divaguant cette nuit

Entre 2000 et 3000 euros de pertes

L'éleveur retraité comme son fils David sont las, voire découragés. "Mi lé un peu déçu, la perde l'argent", souffle le fils. Préjudice financier pour les Damour : entre 2000 et 3000 euros. "Moin mi lé à la retraite mais mi fé ça pou mon garçon que lé handicapé", explique Ivano. 

Le gramoune se sent impuissant face à cette situation qui se reproduit trop souvent.

"Ras-le-bol"

Un autre éleveur du Tampon, Paul Payet, est venu prêter main forte aux Damour. Même s'il n'a pas perdu de bêtes hier soir, il ne décolère pas. "C'est leur quotidien des éleveurs à La Réunion !", dénonce-t-il, au chevet d'un mouton agonisant dont il nous montre les atroces blessures. 

Ironie du sort, les animaux qui ont survécu pourraient faire perdre encore plus d'argent à l'éleveur. "Là il faut l'euthanasier, explique Paul Payet, désignant la bête. "S'il appelle un vétérinaire, on est à 300, 400 euros pour l'euthanasie. Ras-le-bol !".

"Il faudrait déjà que les maires verbalisent les chiens divaguants, que la DAAF indemnise les éleveurs"

Paul Payet, éleveur au Tampon

Les Damour père et fils ont essuyé une nouvelle attaque de chiens divaguant cette nuit

Cages de capture et rondes de nuit

L'intercommunalité de la CASUD a cependant décidé de prendre des mesures, après cette dernière attaque. La fourrière intercommunale s'est rendue sur le pâturage des Damour ce mercredi après-midi, afin de poser des cages de capture et d'organiser une surveillance.

Les Damour père et fils ont essuyé une nouvelle attaque de chiens divaguant cette nuit

 

"On va prévoir des rondes de nuit avec nos équipes pour prévenir ces attaques", promet Dominique Boyer, responsable de la fourrière animale intercommunale de la CASUD. Les cages elles, pourront peut-être permettre de prendre au piège quelques-uns de ces prédateurs afin de vérifier s'ils appartiennent à quelqu'un ou non. 

"Ces chiens divaguants ont peut-être un propriétaire, on va travailler en collaboration avec la police municipale, voir s'il sont identifiés et prendre des sanctions contre les propriétaires des chiens"

Dominique Boyer, responsable de la fourrière animale intercommunale de la CASUD