Le Collectif RéMa se mobilise une nouvelle fois contre les violences à Mayotte

Le collectif Résistance Réunion Mayotte en action mobilisé devant la préfecture de Saint-Denis à La Réunion.
Ils veulent alerter l’opinion publique sur les violences à Mayotte et exhortent l’Etat à agir. Les membres du collectif Réma se mobilisent après que l’île a été le théâtre d’agressions et autres actes de violences suite au meurtre d’un jeune le 12 novembre dernier.

Le "Collectif Résistance Réunion Mayotte en action" se mobilise ce samedi 26 novembre devant la préfecture à Saint-Denis de la Réunion. Il craint un basculement de Mayotte dans la guerre civile, après une nouvelle flambée de violences dans l’île. Il souhaite interpeller l’Etat et l’opinion publique sur la situation.

Le collectif Résistance Réunion Mayotte en action mobilisé devant la préfecture de Saint-Denis à La Réunion.

" Stop aux mesurettes provisoires, nous voulons de vrais moyens pour protéger nos familles ", " avec la barbarie on ne négocie pas, on ne fait pas de la prévention, on agit " ou encore " Mayotte oubliée et abandonnée " sont parmi les slogans qui s’affichaient devant la préfecture de Saint-Denis ce samedi matin.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère : 

Le Collectif Réma se mobilise pour protester contre les violences à Mayotte

Des actes de violences entre bandes rivales

Le 12 novembre dernier, un jeune homme originaire de Kawéni, étoile montante du rap à Mayotte, a été agressé par une bande armée de "chombos" vers 23h à M’tsapéré. Grièvement blessé par plusieurs coups d’arme blanche, il a succombé lors de son transfert à l’hôpital.

Les conflits inter-quartiers, déjà bien présents, se sont alors intensifiés. En représailles, des maisons ont été incendiées et des personnes agressées, selon la députée de Mayotte, Estelle Youssouffa. Agressions à la machette dans des bus scolaires, barrages de route démantelés par la Police, nouveaux affrontements entre bandes rivales, il a régné une atmosphère de chaos à Mayotte durant une dizaine de jours.

Face à ces actes de violences, le maire de Mamoudzou demandait le 20 novembre dernier la " mobilisation immédiate de groupes d’intervention tels que le GIGN et des forces armées ". Le lendemain, le ministre délégué en charge des Outre-mer annonçait l’envoi d’une " dizaine de policiers " du Raid.

Les élus locaux interpellent une nouvelle fois l’Etat

Une " opération île morte" avait déjà été organisée par les élus locaux fin septembre, pour dénoncer la situation et interpeller l’Etat. Une alerte répétée à la mi-octobre par certains élus à Paris. " Mayotte est devenu un territoire de peur, de traumatisme et de deuil ", affirmait Madi Madi Souf, le président de l’association des maires de Mayotte.

Lundi 21 novembre, la députée Estelle Youssouffa a pris la parole à l’Assemblée nationale pour dénoncer " la passivité du gouvernement ", " c’est de la non-assistance à population française en danger ", a-t-elle déclaré. " On est au bord de la guerre civile ", a-t-elle ajouté.

Une problématique plus profonde

Pour la députée, " l’immigration clandestine est totalement liée à la violence ", réclamant que l’Etat se "réinvestisse" à Mayotte ?

Jeudi 24 novembre, Emmanuel Macron déclarait au journal "Le Monde" lors du Congrès des maires : " Face à ce phénomène, on va avoir d’abord une réponse sécuritaire au plus vite. Ensuite de la coopération, mais avec beaucoup de force [sur l’immigration clandestines avec les Comores]. Et, troisièmement, on doit poursuivre le travail en profondeur de réformes sur Mayotte, parce qu’aujourd’hui notre situation, nos règles, doivent être adaptées face à la réalité du terrain ".