Ce mardi 27 juin, le Département réunissait à sa table à la fois l'Agence française de développement (AFD) mais aussi le préfet de La Réunion Jérôme Filippini. L'objet du jour : la signature d'une convention de financement entre la collectivité départementale et l'AFD, concernant deux projets structurants pour La Réunion.
Le vieillissement de la population, "un enjeu pour tous"
D'un côté, le vieillissement de la population réunionnaise, véritable défi à relever dans les prochaines décennies. "C'est un enjeu pour nous tous. Les études l'Insee montrent que la part des plus de 75 ans va être multipliée par trois en 20ans, on a absolument le devoir d'anticiper ça", constate le préfet de La Réunion Jérôme Filippini.
"Il nous faut un vrai diagnostic"
Pour accompagner cette transition démographique, le président du Département, Cyrille Melchior brandit le "plan grand âge", établi en concertation avec le préfet et l'ARS. "Pour accélérer la mise en oeuvre de ce plan, nous avons besoin de financements", souligne-t-il. D'où le concours de l'Agence française de développement, qui financera en amont l'ingénierie de ces projets. Car "il nous faut poser un vrai diagnostic de l'évolution du vieillissement, des besoins en équipements pour les personnes âgées", achève Cyrille Melchior.
2000 places d'accueil supplémentaires
A La Réunion, il manque déjà "beaucoup de places d'accueil", fait remarquer le président du Département. C'est pourquoi le plan grand âge, qui prévoit 2000 places d'accueil supplémentaires pour nos gramounes, est déjà lancé. D'ores et déjà, on sait que 5 EHPAD seront construits. L'offre s'enrichira aussi de places dédiées à l'accueil des personnes porteuses de handicap, et aux enfants, au titre de la protection de l'enfance.
Deux EHPAD déjà lancés
Deux EHPAD de 120 places chacun, un à Petite-Ile et l'autre à Bras-Panon, sont déjà lancés. "Les terrains sont déjà identifiés, les études sont en cours, et des appels à projet seront lancés cette année pour une mise en route l'an prochain concernant les trois autres EHPAD", précise Cyrille Melchior, qui souligne que les modes d'accueil intermédiaires tels que les Maisons d'accueil familial (MAF) restent à privilégier.
"Il arrive un moment où la famille face aux difficultés de soin, ne peut plus. C'est pour ça qu'il nous faut prévoir des places en structures d'accueil", précisait-il ce mercredi sur le plateau de Réunion La 1ère.
"Ce vaste mouvement de consolidation passe par les financements de la collectivité, de l'Etat via l'ARS, et de l'AFD", poursuit le président du conseil départemental.
Les précisions de Cyrille Melchior, président du Département, sur Réunion La 1ère :
L'accès à l'eau dans les Hauts, autre grand enjeu
De l'autre côté, le PRODEO, ou Programme opérationnel départemental pour l'accès à l'eau dans les Hauts, est le second projet dont les études seront financées par l'Agence française de développement. "Sur notre petit caillou il y a beaucoup d'eau pendant la période cyclonique, mais cette eau passe et on en a besoin pour différents usages", observe le préfet. D'où le besoin de compléter les infrastructures qui existent déjà, comme le basculement des eaux. "On a la volonté de réfléchir à l'irrigation, surtout à des altitudes qui ne sont pas forcément couvertes, comme au-delà de 600m", précise-t-il.
716 000 euros de financements de l'AFD
Comment l'Agence française de développement interviendra-t-elle dans ces projets ? A hauteur de 716 000 euros, elle accompagnera la collectivité dans ses besoins d'ingénierie sur l'eau et le vieillissement, via des fonds du ministère de l'outre-mer, des crédits d'Etat, qui lui ont été confiés.
"Sur l'eau et le bien-vieillir, il y a besoin de réfléchir, d'étudier et de se projeter sur l'avenir avant d'investir. L'AFD peut ensuite venir soutenir des investissements, mais la première étape en amont est d'aider réfléchir à quels sont ces bons investissements"
Jérôme Filippini, préfet de La Réunion
L'AFD, un soutien historique en outre-mer
L'Agence française de développement, bien présente à La Réunion notamment dans le secteur de la santé, a pourtant pour mission principale d'intervenir dans les pays en financement, et non en outre-mer. "Ca peut paraître paradoxal mais c'est le fruit de l'histoire", explique la directrice de l'AFD à La Réunion - TAAF, Marie-Pierre Nicollet. Car l'agence, il y a quelques décennies, a dû accompagner "la jeune départementalisation des outre-mers, ce qui explique historiquement le fait que nous intervenons toujours en outre-mer".
"Nous avons aussi une vision régionale des sujets, pas seulement hexagonale ou française, grâce à nos relations avec l'Afrique du Sud, Madagascar. Cette valeur ajoutée est notre tropisme régional. On considère qu'il faut que l'AFD reste parmi les acteurs de financement de l'économie de La Réunion"
Marie-Pierre Nicollet, directrice de l'AFD La Réunion-TAAF