Une végétation qui s’installe au gré des graines portées par les vents et les oiseaux venus d’Afrique, de Madagascar, de Maurice et même d’Australie (puisque c’est de là que vient le tamarin). Cette extraordinaire colonisation de la lave par la végétation que l'on peut encore observer aujourd’hui après chaque nouvelle éruption du volcan, lorsque les mousses puis les arbustes se remettent à pousser très rapidement sur les coulées de lave. C’est comme ça qu’est née la forêt réunionnaise.
Elle n’a pas cessé de s’agrandir jusqu’à l’arrivée de l’homme
Quand l’homme arrive, l’île n’est qu’une forêt. Les arbres couvrent toute la superficie de l’île.
Les premiers anglais de passage vont d’ailleurs l’appeler England Forest. Mais ensuite, l’homme s’installe (au milieu du 17ème siècle ) … et la forêt recule !
Pendant les deux premiers siècles de la colonisation, l’homme ne va cesser de défricher la forêt, pour planter du café d’abord, puis de la canne. 50% de la forêt réunionnaise va ainsi disparaître. Tout ce qui se trouve en dessous de 1000 mètres… dans l’ouest d’abord, autour de St Paul, puis dans toutes les zones colonisées. Seule, une petite zone, dans la région de St Philippe sera épargnée.
Il faudra attendre le premier gouverneur créole, Hubert Delisle vers 1850, pour que ça s’arrête ! C’est lui qui réalise que si l’on continue à défricher ainsi, on court à la catastrophe. Le déboisement massif de Mafate a déjà provoqué des coulées de boue sur Saint-Paul. Hubert Delisle est le premier à fixer une réglementation. En 1871 un domaine forestier est créé. A partir de là, il y aura encore un peu de défrichement dans les hauts, pour la culture du géranium.
On peut dire que depuis 1850, la forêt réunionnaise n’a plus bougé. Elle s’est répartie l’île à 50-50 avec l’homme… Aujourd’hui, on estime que la forêt recouvre 120 mille hectares, 1200km2… c’est 48% de la surface de l’île.
Cette forêt réunionnaise est un trésor unique. Elle est à 90% une forêt primaire (alors que sur le continent européen par exemple, la forêt primaire a quasiment disparu).
Les 10% restants, c’est ce qu’on a replanté depuis la politique de reboisement menée après la guerre vers 1945 (plantation du cryptoméria, puis du tamarin) pour sauvegarder la forêt, éviter l’érosion mais également fournir du bois aux scieries.
90% de forêt primaire veut dire que lorsque vous vous promenez du côté de Bébourg ou de la Roche écrite, vous êtes dans une forêt qui a plusieurs centaines de milliers d’années et qui n’a pas changé depuis l’arrivée de l’homme.
Le+ du 19h : L'histoire de la forêt réunionnaise
L’histoire de la forêt, c’est l’histoire de La Réunion. Un volcan qui sort de la mer il y a 3 millions d’années.
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du 17 mai 2016
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