Il y a dix jours, le mercredi 26 avril lors de la 6ème conférence nationale du handicap, le président de la République Emmanuel Macron annonçait l'attribution d'une enveloppe d'1,5 milliard d'euros pour l'amélioration des conditions de vie des personnes handicapées. Soit 70 mesures au total, dont le remboursement intégral des fauteuils roulants dès 2024.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Si les contours de la mesure restent encore à définir, le chef de l'Etat a assuré que même les fauteuils les plus spécifiques, manuels ou électriques, seraient pris en charge.
Un fauteuil électrique pour plus de liberté
Avoir un fauteuil électrique, voilà qui améliorerait effectivement le quotidien de Jacqueline, atteinte de myopathie. Depuis ses 8 ans, c'est en fauteuil manuel qu'elle se déplace. Mais un modèle électrique, qu'elle ne peut pas se permettre, le reste à charge étant trop important, lui ferait grandement gagner en mobilité, explique-t-elle.
"Je voudrais un fauteuil électrique pour avoir un peu plus de liberté. Ca me permettrait de sortir, de voir et de pouvoir discuter avec quelques personnes du quartier, mais là je ne peux pas, il faut toujours une personne avec moi pour pousser mon fauteuil. Mon mari ne peut pas être derrière moi à chaque fois"
Jacqueline Maria
Des options qui coûtent cher
Léon Grondin lui, est déjà dans un fauteuil électrique. Le prix de ces équipements varie entre 5 000 et 35 000 euros, en fonction des options ajoutées, qui elles ne sont pas remboursées. Or, ces options ont toute leur importance dans certains cas, explique le président de l'ASPHT (association sportive pour personnes handicapées du Tampon).
Lui, par exemple, a besoin de la fonction de mise en position debout. "Je n'arrive pas à sortir du fauteuil s'il n'y a pas une aide technique pour me lever. Il faut quelqu'un pour me mettre debout. S'il n'y a pas le "lift", je reste dans mon fauteuil", explique Léon Grondin.
Effet d'annonce ?
Pour le moment, alors qu'on n'en sait pas plus sur les modalités d'application du remboursement des fauteuils roulants, le président d'association est sceptique et craint un effet d'annonce. "Macron ne sait pas, il fallait qu'il se renseigne avant de dire ce qu'il a dit, ça va peut-être lui retomber dessus", réagit-il. Car les fauteuils roulants les plus spécifiques peuvent parfois coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros à l'achat, et nécessitent ensuite un certain coût à l'entretien. Tous les 5 ou 6 ans, il faut par exemple en changer la batterie, soit encore quelques centaines d'euros de dépenses.
Jusqu'ici, une prise en charge partielle
Actuellement, l'Assurance maladie rembourse une partie du fauteuil roulant, sur prescription médicale et seulement s'il est répertorié sur la LPP (liste des produits et prestations remboursés). Selon le modèle du fauteuil (manuel, électrique, verticalisateur), l'Assurance maladie peut prendre en charge entre 395 euros et 5 200 euros du coût de l'équipement, peut-on lire sur le site de la Fédération des Malades et Handicapés. Une autre partie peut être prise en charge par la complémentaire santé, plus ou moins importante en fonction des garanties présentes dans le contrat. Le reste à charge peut donc encore être de plusieurs milliers d'euros dépendant des situations.