La Chambre régionale des Comptes épingle les cliniques du groupe “Les Flamboyants”. Dans son rapport rendu le 23 septembre dernier, elle détaille des surfacturations de soins, pour un montant de 900 000 euros, dans les deux cliniques du groupe au Port et à Saint-Pierre.
Des surfacturations de soins
La juridiction financière pointe du doigt “des dysfonctionnements significatifs en matière de facturation à l’assurance maladie” qui "pourraient donner lieu à des remboursements importants à la sécurité sociale”.
Le rapport évoque notamment des honoraires de surveillance médicale facturés le week-end. Elle remarque des jours non ouvrés où 69 honoraires de surveillance médicale pour 69 patients sont facturés systématiquement le samedi, le dimanche et les jours fériés, laissant peser un doute sur la faisabilité matérielle d’une telle activité.
900 000 euros et peut-être plus
Selon la Chambre régionale des Comptes, la surfacturation porte sur 900 000 euros sur deux ans et pourrait même atteindre le double sur la période 2016-2022.
La juridiction financière invite les deux cliniques à “régulariser leur situation dans les meilleurs délais”. Elle a également fait un signalement à l’assurance maladie afin de s’appuyer sur l’expertise du service du contrôle médical.
D’après les constatations de la sécurité sociale, sept psychiatres, sur les treize que comptent les deux cliniques du groupe durant la période contrôlée, ont facturé au moins une fois plus de 30 HSM (honoraires de surveillance médicale) en une journée. Cette pratique, écrit le contrôle médical, apparaît récurrente pour cinq d’entre eux.
Le contrôle médical a aussi relevé une facturation se faisant à partir de listes prévisionnelles et non des présences effectives des patients.
Le groupe conteste les chiffres
De son côté, la direction du groupe "Les Flamboyants" conteste les chiffres avancés et demande d’en vérifier le "bien-fondé".
Les deux cliniques du groupe "Les Flamboyants", à St Pierre et au Port sont spécialisées dans les soins psychiatriques. "Les Flamboyants" sont le seul établissement privé d'hospitalisation en santé mentale sur l’île. L’entreprise est florissante, elle a dégagé 1.6 millions de bénéfices en 2020. Elle a également un projet d’ouvrir encore une clinique dans l’Est de l’île, à Bras-Panon, mais également à Mayotte.