Le chef présumé de la secte mis en examen et placé en détention

Jean-Patrick Anne-Denise, 67 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire à l'issue de sa présentation au Tribunal de Grande Instance de Saint-Denis (photo d'archives)

Abus de faiblesse, blanchiment d'argent aggravé, exécution de travail dissimulé... L'homme de 67 ans suspecté d'être le leader de la secte Fudakmi a été placé en détention provisoire après avoir été mis en examen cet après-midi. 

L'homme de 67ans, les cheveux blonds couvrant sa nuque, des lunettes noires sur les yeux, est sorti sous bonne garde du tribunal de Champ-Fleuri cet après-midi. Les forces de l'ordre l'ont conduit en prison, le temps de l'information judiciaire, dans laquelle Jean-Patrick Anne-Denise est poursuivi pour trois chefs de mise en examen.  

Regardez les précisions de Réunion La 1ère :

Le chef présumé de la secte « Fudakmi », installé à Sainte-Anne depuis 46 ans, a été mis en examen et placé en détention

 

Abus de faiblesse, blanchiment d'argent aggravé, exécution de travail dissimulé. Des faits qui se seraient déroulés depuis une quarantaine d'années, entre La Réunion et l'Hexagone. Les enquêteurs ont retrouvé d'importantes sommes d'argent sur le compte bancaire du prévenu, à hauteur de 400 000 euros, et de 600 000 euros en liquide à son domicile. De l'argent que le sexagénaire aurait obtenu de la part de ses adeptes. Les enquêteurs veulent déterminer les moyens utilisés pour convaincre les donateurs d'avoir effectué les versements.  

La justice s'intéresse également aux mécanismes utilisés pour abuser de la générosité de dizaines de victimes déjà connues et de celles qui hésitent encore à se faire connaître. 

Un appel aux victimes lancé par le parquet

Lors de son intervention au JT de Réunion La1ère, le procureur de la République, Eric Tuffery a expliqué que si les faits remontent à une quarantaine d'années "c'est en 2019 que l'enquête a pu démarrer grâce au témoignage d'un ancien adepte du groupuscule visant à s'approprier des fonds""Des dizaines de personnes ont déjà été répertoriées comme victimes" a-t-il précisé avant de lancer un appel à d'éventuelles personnes concernées. "Le lien d'intimidation et de dépendance n'existe plus aujourd'hui, les personnes ayant subi des dommages peuvent se rapprocher des services de la justice pour l'enquête qui est en cours" a déclaré le procureur du parquet de Saint-Denis.  

Eric Tuffery, procureur de la République, explique ce que la justice reproche au gourou présumé

Dans cette affaire quatre personnes avaient été interpellées ce lundi 14 juin. Après une garde à vue de 48 heures, trois d'entre elles ont été relâchées.

Quant au leader présumé du grouspucule mal intentionné, les investigations ne font que commencer. En plus des dérives financières et des actes de manipulation, l'homme de 67 ans devra aussi s'expliquer sur l'usurpation de paternité réalisée au détriement de ses disciples. Il serait parvenu à soustraire quatre enfants à l'autorité de leurs parents biologiques.