Un arrêté préfectoral publié ce 5 février stipule que le port du masque pour les enfants de 6 à 10 ans est "recommandé". Pourtant, la rectrice de l’Académie et le préfet, avaient annoncé mercredi, qu’il serait obligatoire à l’école. Il le sera bien dès lundi. Explications.
L’arrêté préfectoral publié, vendredi 5 février, sur les nouvelles mesures de lutte contre le Covid-19, a semé la plus grande confusion. Il stipule que « le port du masque de protection est recommandé pour les enfants âgés de 6 à 10 ans ».
Pourtant, mercredi dernier, lors d’une conférence de presse, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, et la rectrice de l’Académie, Chantal Manès-Bonnisseau annonçaient que le masque serait obligatoire à l’école dès la classe de CP.
Masque obligatoire à l’école dès 6 ans
Ce samedi soir, la préfecture confirme que le masque est bien "obligatoire pour les élèves des écoles élémentaires, des collèges, et des lycées". Elle confirme que c’est le protocole sanitaire renforcé publié par le ministère de l'Education et réactualisé le 1er février dernier, qui s’applique à La Réunion.
En revanche, le port du masque est seulement "recommandé" sur « la voie publique, dans les établissements recevant du public, ou encore aux abords des établissements scolaires ».
La tolérance lundi à l’école
Faute de masques suffisants pour les enfants dès 6 ans, les services de la préfecture précisent toutefois que la tolérance sera appliquée lundi dans les écoles pour permettre de laisser du temps aux familles pour s’en procurer.
Manifestations de parents
Selon les autorités, il s’agit de lutter ainsi contre les variants présents à La Réunion. Ces derniers auraient des charges virales importantes chez les enfants, pouvant en faire des vecteurs du virus, d’après les scientifiques.
L’annonce du masque obligatoire dès 6 ans a fait bondir de nombreux parents d’élèves. Sur les réseaux sociaux, le groupe "Parents 974 mobilisation" a vu son nombre de membres exploser ces derniers jours. Pour dire « non au port du masque obligatoire à partir de 6 ans », le collectif a prévu de manifester mercredi prochain, à 10 heures, devant la préfecture, à Saint-Denis. D’ici là, des distributions de flyers sont prévus devant les écoles pour mobiliser les parents.
Chrystel Marti, porte-parole du collectif des parents contre le port du masque :
Des masques enfants difficiles à trouver
Au lendemain de l’annonce des autorités, jeudi, de nombreux parents se sont rués sur les pharmacies pour tenter de trouver des masques. Ceux adaptés aux enfants sont plus difficiles à se procurer dans l’île.
Dès jeudi, des pharmacies ont limité la vente à deux boites maximum par famille. Dans certaines pharmacies du sud de l’île, les masques adaptés aux enfants ne sont tout simplement pas en stock donc rapidement épuisés.
Un coût supplémentaire pour les familles
Ces masques pour enfants ont aussi un coût important pour les familles. La PEEP, première fédération d’association de parents d’élèves dénonce le fait que cette dépense supplémentaire revienne aux familles. D’autant que seuls les masques chirurgicaux et les masques en tissu de catégorie 1, selon les normes afnor, sont autorisés.
"Un outil premier de protection"
Ce soir, la préfecture affirme que le port masque obligatoire pour les enfants à partir de 6 ans, est un « outil premier de leur protection pour leur permettre de bénéficier d’une éduction de qualité et du lien avec leurs enseignants ». « Le Conseil d'État a par deux fois rejeté les recours de collectifs opposés au port du masque », rappelle la préfecture qui explique que l'obligation du port du masque à partir de 6 ans se fait sur la base de l'article 36 du décret du 29 octobre 2020.
La préfecture ajoute que « les familles ont reçu au début de l'année scolaire une « allocation de rentrée scolaire » majorée de 100 euros pour faire face aux dépenses pour leur enfant, dont l'achat de masques ». De plus, « le ministère dote effectivement chaque école, collège et lycée d'un petit stock de masques "grand public" de catégorie 1 afin qu'ils puissent être fournis en dépannage aux élèves qui n'en disposeraient pas. Mais il appartient aux parents de fournir des masques à leurs enfants ».
« Pendant les premiers jours, les équipes éducatives accueilleront les parents d'enfants se présentant sans masque avec empathie, pour les convaincre par le dialogue, en expliquant le sens de cette décision, assure la préfecture. La semaine du 8 au 12 février doit être une semaine d'adaptation et de tolérance mais, à partir du 15 février, toute situation difficile à gérer devra être signalée à la cellule de crise ».
Visite de la rectrice lundi à Sainte-Marie
De son côté, ce soir, le rectorat annonce que « pour accompagner l’entrée en vigueur de cette mesure, la rectrice Chantal Manès-Bonnisseau se rendra lundi 8 février 2021 à partir de 7h45 à l’école Albert Montlivet à Sainte-Marie, à la rencontre des familles accompagnant leur enfant, et pour échanger avec l’équipe éducative ».