Moins 6 centimes d’euros pour le litre de super, moins 7 centimes d’euros pour le litre de gazole, telles sont les bonnes surprises constatées à la pompe pour le mois d’octobre. Les prix fixés par la préfecture s’établissent respectivement à 1,58 €/l et 1,22€/l.
Mélanie et Sonia n’ont pas fait attention à la date. Ces automobilistes sont passées à la station-service pour refaire le plein de carburant à la veille d’une baisse des prix pour les particuliers compris entre 3,66% pour le super et 5,43% pour le gazole. Même si pour elle c’est trop tard, elles se réjouissent d’une diminution du prix des carburants.
"Lorsque les prix baissent, les consommateurs sont moins regardant et consomment plus facilement".
Gérard Lebon, président du Syndicat Réunionnais des Exploitants de Stations-ServiceRéunion la 1ère Radio
Difficile de se déplacer à La Réunion sans avoir son propre véhicule. Le budget carburant reste important pour les ménages.
Gérard Lebon, le président du Syndicat Réunionnais des Exploitants de Stations-Service, pense que ses clients vont être un plus détendus en passant à la caisse.
Pour lui aussi, cette baisse est bénéfique car dit-il "ça nous permet d’acheter moins cher, ça soulage notre trésorerie".
Ecoutez le reportage Radio Réunion La 1ère de Cynthia Véron :
L'OPMR veille aux abus
Si les prix baissent, les marges constantes des acteurs que sont la SRPP et les stations-service, elles, ne bougent pas, note Jocelyn Cavillot, vice-president de l’observatoire des prix, des revenus et des marges (OPMR). Cela permet aux pétroliers et gérants de stations-service de maintenir leur activité économique et les emplois induits. À La Réunion, les prix des carburants sont révisés tous les mois. Dans l’hexagone, ces prix ont baissé depuis plusieurs semaines car ils suivent les cours mondiaux au jour le jour. Cette stabilité à La Réunion permet d’amortir le prix qui est tributaire du cours des carburants en Asie.
Une baisse due à plusieurs facteurs économiques mondiaux
Cette baisse est due à quatre facteurs économiques principaux, comme l’explique Julien Baddour, économiste et maitre de conférences à l’université de La Réunion.
En premier lieu, il y a la baisse de la demande mondiale alors que la production reste importante. Elle fait suite à la diminution de la consommation à la fin de la période estivale dans l’hémisphère nord et ses longs déplacements en voiture.
Il y a des incertitudes économiques aussi, notamment en Chine. Le pays connait un fort ralentissement.
Cette baisse intervient également après la publication des mauvais chiffres sur l’emploi aux États-Unis.
Enfin, il y a la dépréciation du dollar par rapport à l’euro qui permet d’acheter plus à un prix plus bas.
Sur l’année, la baisse du cours moyen du prix du baril de pétrole est substantielle : le baril se négocie à 72 euros actuellement, contre 100 euros au début de l’année.
Une baisse qui pourrait ne pas durer
Avec la situation extrêmement tendue dans le Moyen-Orient, cette embellie pourrait ne pas durer. S’il y a une extension du conflit aux pays producteurs de pétrole dans la zone, le prix risque de remonter très rapidement.
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