Le marché de traitement des déchets du Nord et de l’Est, approuvé en 2017, s’élève à 242 millions d’euros. Il a été conclu entre le Sydne, le Syndicat mixte de traitement des déchets du Nord et de l’Est, et Inovest, une filiale de Suez.
Ce marché a pour enjeu de sortir de l’enfouissement des déchets pour se tourner vers leur valorisation, avec notamment l’usine de tri de Sainte-Suzanne.
Un marché jugé "litigieux" par la justice
Le 5 mai dernier, la cour d’appel administrative de Bordeaux casse ce marché. Il est jugé litigieux, notamment à cause d’une non mise en concurrence ou encore d’un défaut d’information des élus.
L’arrêt ordonne donc sa résiliation en 2026, à condition de procéder à sa régularisation avant fin novembre 2022, faute de quoi, à compter de la fin décembre, " plus aucun camion n’aurait pu entrer sur le site de Sainte-Suzanne ", indique Michel Vergoz.
Unique point à l’ordre du jour d’une réunion qui s’est tenue hier, samedi 10 septembre, la régularisation a été décidée à l’unanimité des administrateurs du Syndicat des déchets Nord et Est.
La régularisation actée, place aux arrangements financiers
Un accord a donc été trouvé, et permet de passer à une deuxième étape, qui est " la discussion pour dire à notre partenaire technique et financier, Inovest, ce que chacun doit à l’autre ", explique Michel Vergoz maire de Sainte-Rose et actuel président du Sydne.
En effet, une vingtaine d’euros de millions de pénalité devront être payés chaque année, par le Sydne à Inovest, jusqu’en 2026. Des efforts financiers supplémentaires vont donc devoir être faits, du fait de cette régularisation, avec des conséquences pour les usagers.
Les usagers vont devoir payer
Pour Michel Vergoz, l’essentiel n’est pas régler, il faudra encore définir " le poids de la charge des dépenses de taxe d’enlèvement des ordures ménagères sur les usagers ". Il indique vouloir limiter le montant à la charge des usagers.
" A chaque fois qu’on devra faire un effort financier supplémentaire, c’est la population qui paiera cet effort-là ", reconnait Michel Vergoz.
" La pente sera raide "
S’il ne sait pas quel en sera le montant, il assure que " la pente sera raide ". Il prône la « transparence totale » de la part des élus du Sydne. Pour Michel Vergoz, il doit y avoir une volonté politique, qu’il ne sent pas partagée par tous les administrateurs du Sydne.
J’espère qu’ils se ressaisiront et que les pyromanes d’hier cessent d’être les donneurs de leçons demain, et qu’ils se mettent à méditer sur l’urgence qu’il y a à redevenir un peu sérieux.
Michel Vergoz, président du Sydne et maire de Sainte-Rose
Tensions politiques entre Cirest et Cinor
Les discussions d’hier n’ont pas été des plus sereines. Les déclarations du président du Sydne traduisent les tensions politiques fortes qui règnent entre élus de la Cirest et de la Cinor.
Ces derniers demandent notamment la démission de Michel Vergoz de la présidence du Sydne. Le principal concerné estime, quant à lui, qu’il ne s’agit plus " d’une question de Cinor ou de Cirest ", mais bien de " responsabilité réunionnaise ".
Le marché entre le Sydne et Inovest court jusqu'en 2026. Il faudra ensuite au syndicat mixte, et aux élus, trouver une solution quant au traitement, avec en toile de fond l'enfouissement des déchets du Nord et de l'Est.
La question plus particulière du centre de tri de Sainte-Suzanne devrait être au cœur des discussions.