Les refus et réticences des maires de La Réunion à ouvrir les écoles le 18 mai

(Photo d'illustration).
Plusieurs maires de La Réunion font part ces derniers jours de leurs refus ou réticences à ouvrir les écoles le 18 mai prochain. Saint-Joseph, Bras-Panon, Saint-Philippe, Saint-André, le Tampon, Sainte-Marie, Saint-Paul, Le Port ou Saint-Leu ont décidé notamment de pas accueillir les marmailles. 
C'est le casse-tête du déconfinement : la rentrée des classes. Elle est prévue le 18 mai prochain à La Réunion, mais elle pourrait bien ne pas avoir lieu dans certaines communes de l'île. Depuis plusieurs jours, des maires se manifestent pour faire part de leurs refus ou de leurs réticences à ouvrir les écoles.
 

Pas de réouverture d'écoles à St-Philippe

Hier lundi 4 mai, le maire de Saint-Philippe, Olivier Rivière, annonce qu'il ne rouvrira pas les écoles de sa commune le 18 mai. Selon lui, "le protocole sanitaire est trop contraignant".  


"Pas de test, pas de rentrée à St-André"

Dans un communiqué publié ce lundi soir, le maire de Saint-André, Jean-Paul Virapoullé, prévient : "pas de test, pas de rentrée à Saint-André". Selon le maire, les "conditions sanitaires ne sont pas réunies". D'après une enquête menée dans sa commune "89 % des parents ne souhaitent pas envoyer leurs enfants à l'école le 18 mai", explique Jean-Paul Virapoullé. 
 

Pas d'école sans dépistage au Tampon

Hier déjà dans un communiqué, le maire du Tampon, André Thien Ah Koon, indiquait qu’il refusait de rouvrir les établissements de sa ville dans deux semaines, dans les conditions sanitaires actuelles. "Pour protéger les enfants et rassurer les parents", le maire du Tampon a demandé à l’Agence Régionale de Santé, "le dépistage, avant la rentrée, du personnel communal et des enseignants", "c'est-à-dire de tous ceux qui seront en contact avec les élèves". André Thien Ah Koon dit avoir essuyé un refus de la part de l’ARS.

Regardez l'interview d'André Thien Ah Koon sur Réunion La 1ère :
Interview de André Thien-Ah-Koon dans le Journal de 19h

Dans ces conditions, le maire s’oppose à l’ouverture des écoles. "Il appartiendra à l’Etat, par voie de réquisition, de placer le fonctionnement des écoles sous sa pleine et entière responsabilité, écrit André Thien Ah Koon. A défaut, les écoles de la commune du Tampon ne seront pas ouvertes le 18 mai".
 

Pas d'école à Saint-Joseph le 18 mai 

Le 21 avril dernier, Patrick Lebreton était l'un des premiers maires à annoncer qu'il refusait de rouvrir les écoles de sa commune, le 18 mai. Le maire de Saint-Joseph avait expliqué qu'il jugeait les "conditions sanitaires insuffisantes". "Avons-nous les moyens de garantir la sécurité des écoliers et des familles ? La réponse est non", avait-il écrit dans une tribune. 
 

St-Benoît, Le Port, St-Paul, La Plaine-des-Palmistes et St-Leu n'accueilleront pas d'écoliers le 18 mai 

Olivier Hoarau a pris sa décision ce mardi 5 mai en fin de matinée. Sa commune n'est pas prête à accueillir les enfants le 18 mai prochain. Décision similaire du côté de Saint-Leu où le maire Bruno Domen affirme que "les conditions ne sont pas réunies pour une réouverture des écoles". 

A Saint-Paul, le maire sortant Joseph Sinimalé souhaitait lui aussi des tests de dépistage: "J'étais moi aussi favorable à un test de dépistage du personnel des écoles, enseignants et agents municipaux, afin de protéger la santé des enfants contre le covid19. Ce test devait être assuré par les services de l’ARS. Là encore, nous avons appris le refus de l’Agence Régional de Santé de réaliser des tests de dépistage avant la prochaine rentrée". Résultats pas de cours le 18 mai. Pour le premier magistrat, "il est aussi impossible de procéder à la désinfection des matériels collectifs d’enseignement plusieurs fois par jour". 

Dans l'Est, Saint-Benoit rejoint aussi la liste des communes qui font de la résistance. Elle a publié un communiqué sur les réseaux sociaux. En plus du Covid-19, la cité bénédictine doit faire face à l'épidémie de dengue et annonce "des interventions de démoustication et de nettoyage aux abords des écoles":  
A la Plaine -des-Palmistes, pas d'accueil des élèves le lundi 18 mai non plus.
 
 

Réticences à St-Denis, Ste-Marie et Bras-Panon

Ce lundi 4 mai, le maire de Saint-Denis, Gilbert Annette, explique sur Réunion La 1ère : 
 

J’exécute quelque chose (la décision du gouvernement, ndlr) avec difficultés et réticences. Ouvrir les écoles le 18 mai est possible, mais compliqué et ça coute cher. La désinfection quotidienne des locaux et du matériel plusieurs fois par jour a un coût. Le gouvernement n’a pas dit qu’il compenserait ces dépenses.


"Cette décision du gouvernement nous met à mal, estime Gilbert Annette. Nous réclamons une protection car il y a le problème de la responsabilité pénale pour les maires qui répondent à une injonction du gouvernement".

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
©reunion

Dimanche, un autre maire s’est montré sceptique sur une réouverture des écoles avant la prochaine année scolaire. Le maire de Sainte-Marie, Richard Nirlo, explique sur Réunion La 1ère :
 

Si je constate que toutes les conditions ne sont pas réunies, je prendrais la décision de ne pas ouvrir les écoles. Je trouve paradoxalement qu'on nous demande d'ouvrir les écoles, alors que l'Etat estime que la présence des enfants n'est pas obligatoire. Il ne faut pas ouvrir les écoles à n'importe quel prix. 


En milieu de semaine dernière, le maire de Bras-Panon, Daniel Gonthier, déclarait à son tour ses réticences à organiser la rentrée scolaire le 18 mai dans sa commune.