Le Parc National de La Réunion, créé en 2007, a obtenu son inscription au Patrimoine Mondial de l’Unesco grâce à plusieurs critères dont la beauté de ses paysages et sa biodiversité.
Une biodiversité qui est aujourd’hui menacée par un arbre très dangereux, le Tulipier du Gabon. Originaire d’Afrique, et d’ordinaire utilisé comme arbre d’ornement pour ses fleurs rouge-orangé en forme de tulipe, il est aujourd’hui l’une des cent espèces végétales les plus invasives au monde.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère:
Plusieurs opérations de destruction sont menées, notamment dans la Rivière de l’Est, par les équipes du Parc National de La Réunion.
Les agents percent ainsi les arbres sur toute la circonférence, environ un trou tous les dix centimètres, jusqu’au cœur même de l’arbre.
Puis, ils injectent un produit phytocide dans le trou formé, qu’ils rebouchent ensuite afin d’éviter toute pollution environnementale.
Le produit a une action rapide. Les arbres commencent à dépérir une dizaine de jours après l’injection. La destruction des Tulipiers du Gabon n’a pas d’incidence notable sur les autres espèces autour indiquent les agents du Parc National.
Une capacité d’adaptation qui en fait une menace sévère
Le premier pied de Tulipier Gabon, dans la nature locale, a été recensé il y a six ans. Deux ans plus tard, une quarantaine de pieds étaient recensaient dans le secteur de la Rivière de l’Est à Sainte-Rose indique Rodolphe Blin, agent de terrain du Parc National.
Sur les plateaux, le nombre d’arbres a été multiplié par quatre au moins explique l’agent médiateur qui craint que le recensement de 300 pieds au cœur du Parc National soit en deçà de la réalité.
Une prospection récente du côté de la Rivière des Roches, à Bras-Panon, a montré la présence de Tulipiers tout comme dans la Savane à Saint-Paul.
Le Tulipier du Gabon se propage grâce aux graines ailées présents dans son fruit à coque qui, poussées par le vent, peuvent s’éloigner de près de trois kilomètres du pied mère.
Le Tulipier du Gabon est connu pour sa facilité d’adaptation à tous types de milieu. On peut le trouver sur les plateaux, certes, mais également dans une forêt fermée explique Rodolphe Blin, agent de terrain du Parc National.
La Réunion compte 238 espèces indigènes endémiques protégées au sein du Parc National. Une biodiversité menacée par 100 espèces exotiques envahissantes dont le Tulipier du Gabon.
Il est d'ailleurs interdit aujourd'hui de l'acheter et de le planter.