"Si les abeilles ne sont pas sauvées, les rendements des arbres fruitiers sont menacés", assure Edvin Payet, agriculteur.
Réunis à Saint-Anne ce samedi 20 août, les arboriculteurs et les apiculteurs sont inquiets. Pour avoir de beaux fruits dans les vergers, il faut le travail des abeilles qui viennent féconder les arbres fruitiers. Dans l’Est, les producteurs de letchis ont besoin des abeilles dans leurs vergers pour assurer une bonne saison.
Interdiction des transhumances
Sauf que depuis juillet, des colonies d’abeilles de La Réunion font face au petit coléoptère. Pour éviter sa propagation, les transhumances de ruches sont interdites dans certaines zones et notamment le Sud. Les apiculteurs ne peuvent plus déplacer leurs ruchers dans une zone de 10km établie autour des foyers contaminés.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Moins d’abeilles dans les vergers
"Ça va faire des ruches en moins dans les vergers de letchis, mais je pense qu’il ne faut pas s’inquiéter car des transhumances sont autorisées sur d’autres secteurs de l’île, et la pollinisation se fera aussi autrement", tempère Yanis Mascarel, apiculteur qui espère qu’il n’y aura pas de conséquence sur les productions de letchis.
La miellée de letchis en péril
L’interdiction de transhumance impacte la fécondation des arbres fruitiers, mais aussi les miellées. "On demande de pouvoir laisser nos collègues du Sud dans leur zone de ne pas laisser leur colonie mourir de faim, explique Cédric Phocion, apiculteur. Une miellée est en cours de préparation et des colonies demandent à être élargie".
Regardez son interview sur Réunion La 1ère :
Comme d’autres apiculteurs, il espère que des ruches pourront être installées dans l’Est. "Aujourd’hui des collègues sont confinés alors que la miellée de letchis est très importante, explique Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture de La Réunion. Il faut qu’ils puissent travailler, d’autant que la miellée de baies roses a déjà été catastrophique".
Trouver des solutions
"On demande que des solutions soient trouvées pour les apiculteurs qui sont dans les zones Sud où les transhumances sont interdites, avance Olivier Fontaine. Les apiculteurs ont besoin de déplacer leurs ruches pour faire leur miel. Et les arboriculteurs ont besoin des abeilles pour polliniser".
La destruction des colonies
Le petit coléoptère est un ravageur qui se nourrit du couvain, du miel et du pain d'abeilles. Il détruit les cadres des ruches et rend le miel impropre à la consommation. Il a été repéré dans l’île le 6 juillet dernier.
Outre l’interdiction de transhumance, le brûlage le brûlage des ruches touchées a aussi été décidé par les autorités pour stopper la propagation de ce parasite.
Aucun nouveau foyer n’a été identifié depuis un mois. Huit foyers avaient été découverts à Saint-Philippe, un à Saint-Pierre et un à Saint-Joseph. Au total, 169 ruches ont été détruites. La Réunion compte 25 000 ruches environ, 1500 ruchers et 785 apiculteurs.