Madagascar : cinq ministres, anciens et actuels, suspectés de corruption

Le Procureur général auprès de la cour suprême vient de transmettre cinq dossiers, dans lesquels sont impliqués d’anciens et d’actuels ministres de la Grande île. Tous sont suspectés de s’être enrichis illégalement grâce à leurs fonctions.
L’Assemblée nationale va devoir donner son quitus aux magistrats de la cour suprême concernant cinq affaires de corruption dans lesquelles seraient impliqués des anciens ministres et des ministres de l’actuel gouvernement. L’Express de Madagascar précise que le Procureur général, qui dirige également la Haute cour de Justice, a transmis ces dossiers sensibles au mois d’octobre 2019. Trois affaires sont déjà entre les mains du Bureau indépendant anti-corruption (Bianco). Ils concernent trois ex-ministres.
 

Les trois dossiers connus 


Le ministre des Travaux publics de 2012 à 2014, aujourd’hui sénateur, aurait perçu 700 millions d’ariary de cinq entreprises avec qui ses services ont travaillé. Le ministre des Postes et télécommunications aurait lui empoché 5 milliards 900 millions d’ariary grâce à un marché fantôme de matériel informatique. Le suspect serait désormais domicilié en France écrit le Madagascar-Tribune. Le ministre en charge de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme en 2018, aurait détourné plus d’1 milliard d’ariary des caisses de son ministère.
 

Des dossiers secrets


L’identité des deux membres du gouvernement, toujours en exercice, est restée secrète. Reste que des dossiers ont régulièrement été évoqués dans la presse. Reste à la justice à trier le vrai, du faux. Les politiques malgaches ne sont pas exempt de reproches, mais comme leurs homologues des autres pays de la planète, ils sont l’objet de calomnies et de Fake News.
Le sort des ministres est désormais entre les mains des députés. La poursuite des investigations concernant les personnes mises en cause doit être votée par la majorité.
 

L'impunité des députés mise en cause 


Ce fonctionnement démocratique est très critiqué par l’Observatoire de la vie publique. Il dénonce la différence de traitement entre les hauts responsables du pays et les simples citoyens. L’Organisation de la société civile réclame la suppression de la Haute cour de justice qui symbolise une justice à deux vitesses précise le Madagascar-Tribune. Une analyse que partage l’Express de Madagascar : "l’Assemblée nationale est, avant tout composée de politiciens, l’objectivité de la commission d’enquête annihile l’indépendance de la Justice". Quatorze autres affaires sont entre les mains du Procureur Général.