Madagascar : la France restitue la couronne de la Reine pour l'inauguration du Rova

Le Rova, ou palais de la Reine, qui surplombe Antananarivo sera inauguré le 5 novembre 2020. Pour cette cérémonie qui met fin à 25 ans de travaux de rénovation, la France a restitué la couronne ou « dais royal de Ranavalona III ». Elle avait été emportée, par les colons, en 1897.
La couronne de la discorde entre la France et Madagascar est enfin de retour. Envolé, pour ne pas dire volé, par les colons en 1897, le fameux emblème des souverains de la Grande île est restitué à l'occasion de l'inauguration du palais de la Reine ou Rova (en malgache). Le royal bâtiment a été construit sur la colline la plus haute de Tananarive. Il trône sur les faubourgs. En 1995, un incendie effroyable éclate en son sein. La population assiste, impuissante, à sa destruction.  

Andry Rajoelina, médiatique Président malgache, est attaché aux symboles. Il espérait obtenir le retour de la couronne de la reine Ranavalona III pour les 60 ans de l'indépendance de son pays, mais les voies diplomatiques sont parfois impénétrables et son vœu a finalement été exaucé pour l'inauguration du palais de la reine, ce jeudi 5 novembre 2020 écrit Madagascar-Tribune

La réouverture du palais et le retour de la couronne sont historiques


Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1995, le feu détruit le Rova. Ce n'est pas seulement le palais de la Reine, c'est une partie de l'histoire du pays. Le Rova est le bâtiment central du pouvoir depuis 1540. C'est dans ce lieu fortifié que vivent et sont enterrés les dirigeants. Stratégiquement, ces "chateaux" sont toujours construits en hauteur. 

Ils surplombent les plaines pour permettre d'anticiper les mouvements des ennemis. Des dizaines de Rova ont abrité les rois et les reines malgaches à travers les siècles. Celui de Tana, le dernier, est bien plus qu'un bâtiment ou un palais. Il est le symbole d'une partie de l'histoire malgache. La restitution par la France de la couronne royale est un geste fort. Une page de l'histoire coloniale est tournée. La pesanteur française sur les relations entre les deux pays s'estompe. Certes, le colonisateur ne s'affranchit pas totalement de sa posture paternaliste, mais les discussions, même sur l'épineux dossier des îles Éparses, vont pouvoir reprendre de manière plus cordiale.