Madagascar : la menace du kéré plane sur le Sud

Le kéré est déjà menaçant. 8,8 millions de Malgaches pourraient être victimes de malnutrition d'ici, la fin de l'année
Le kéré, nom pour désigner la famine dans le Sud de la Grande île, menace à nouveau les villes et villages. Le prix des denrées alimentaires et de l’eau potable s’envolent. Les conséquences de cette inflation risquent d’être tragiques. 8,8 millions de Malgaches sont menacés de malnutrition.

L’insécurité alimentaire est devenue un sujet récurrent à Madagascar. Pour la quatrième année consécutive, tous les voyants sont dans le rouge. La sécheresse et les cyclones qui ont frappé le Sud-Est et sont ressortis dans le canal du Mozambique ont eu raison des dernières cultures.

En 2022, la Grande île comme tous les pays de la planète a été touchée par la crise économique et la flambée des prix des importations. L’inflation, si elle est amortie dans les pays « riches », elle est répercutée sur les produits de première nécessité chez nos voisins.

Madagascar-Tribune écrit : "Le bidon de l’eau de 25 litres coûte désormais 7 000 ariary, soit près de 2 euros et le riz, à 13 000 ariary le kilo, soit un peu plus de 3 euros à condition qu’on en trouve. Nous sommes dans le sud de Madagascar, dans les régions Anosy, Androy et Atsimo Atsinanana, maintes fois frappées par la famine et l’insécurité alimentaire. Dans le district de Befotaka Atsimo, il y aurait même des décès liés à ce fléau, notamment dans les communes d’Antaninarenina et de Bekofafa Atsimo."

8,8 millions de Malgaches en danger

Le Sud de Madagascar, comme les années précédentes sera la région la plus touchée, mais elle ne sera pas la seule.
L’Est, l’Ouest et le Nord sont également concernés. Le kéré a accéléré l’arrivée de nombreux migrants. Ces familles ont fui leurs villages de brousse et s’implantent au grès de leurs pérégrinations. Ces installations "anarchiques" peuvent provoquer des tensions, mais sont également responsables de nombreux feux de forêt. Ces paysans utilisent la technique du brûlis pour débroussailler les parcelles qu’ils comptent cultiver.

La nature et la biodiversité sont les premières victimes de ces incendies. Ces feux rendent l’air irrespirable. Antananarivo, la capitale, suffoque depuis la mi-septembre.

La banlieue n’est pas épargnée et s’inquiète pour l’avenir. La commune de Mahitsy, située au Nord-Ouest de Tana, vient de lancer une campagne de sensibilisation dans la population sur l’insécurité alimentaire : "Cette action a été réalisée pour se pencher sur l’avenir des générations futures," écrit Midi-Madagascar.