Madagascar : les 13 et 14 octobre, deux dates historiques

Les mémoires de Philibert Tsiranana, premier président de la République de Madagascar, père de la République et Albert Zafy, président de 1993 à 1996, père de la démocratie, sont honorées depuis deux jours
Les 13 et 14 octobre sont des dates historiques pour Madagascar. La première correspond à la disparition du père de la démocratie, à 90 ans, Albert Zafy (une stèle vient d'être inaugurée) et la seconde, 1958, est l'élection de Philibert Tsiranana, le premier président de la République.
 
Ces mardi 13 et mercredi 14 octobre 2020 ont été l'occasion pour Madagascar de se plonger dans son histoire. Deux noms sont réapparus dans les journaux. Albert Zafy, le père de la démocratie et Philibert Tsiranana, le père de la République. 
Si le premier conserve une image héroïque dans la population, le second a une image plus controversée.
 

Albert Zafy


Albert Zafy, est mort le 13 octobre 2017 à l'âge de 90 ans. Il est considéré comme le père fondateur de la démocratie dans la Grande île. Président de 1993 à 1996, il avait également présidé le gouvernement pour la transition démocratique et libérale de 1991 à 1993. Un mouvement qui avait été mis en place pour réformer la politique socialiste menée par Dider Ratsiraka, président de 1975 à 1993, puis de 1997 à 2002

Si son passage à la tête de l'Etat malgache est relativement bref, il est cependant décisif. Les historiens notent les échecs économiques, mais surtout son engagement pour réformer la constitution qui a permis d'aboutir à une réconciliation nationale. Chirurgien, enseignant, politique, l'homme demeure un exemple pour ses pairs qui lui ont rendu hommage en inaugurant une stèle à son effigie à Ambohijatovo à Tananarive un événement suivi par Midi-Madagascar et Madagascar-Tribune, entre autres. 

Philibert Tsiranana


Le premier président de Madagascar se nommait Philibert Tsiranana. L'homme est né le 18 octobre 1910. Il devient le premier président de la République malgache le 14 octobre 1958. Il doit son poste à sa proximité avec le gouvernement français. Il est, dans le même temps, ministre conseiller du Premier ministre, Michel Debré, du 23 juillet 1959 au 19 mai 1961. Socialiste, il adhère à la Section française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) et siège sur la gauche de l'hémicycle de l'Assemblée nationale française de 1956 à 1959. 

Ses amitiés, son parcours politique, ses allers-retours entre Madagascar (colonie) et la France complexifient son positionnement. Celui-ci varie au fil des élections, de ses amitiés et des enveloppes qu'il perçoit. L'image se trouble. Il devient autoritaire et doit céder sa place en 1972. Six années, plus tard, le père de la République rend son dernier souffle. 

Andry Rajoelina, chef de l'Etat malgache, a tenu à rappeler cette partie de l'histoire de son pays note L'Express de Madagascar. Des années regrettées par les plus anciens. Cette période s'appelait : la belle époque.