La Jirama, société nationale d’électricité et de l’eau à Madagascar, est, depuis des années, la cible de toutes les critiques. Le président de la République, Andry Rajoelina, n’a eu de cesse de s’interroger sur les dysfonctionnements de ce service public. En 2019, puis en 2021, les directeurs généraux étaient remplacés, mais cette valse des têtes pensantes ne parvenait pas à résoudre les problèmes.
Dans le même temps, afin de répondre aux difficultés, le gouvernement a accepté d’aider financièrement la Jirama.
Finalement, le Pôle Anti-Corruption (PAC) a été saisi des différents dossiers concernant des cadres cette entreprise nationale. Les investigations ont confirmé les faits, que dénonçaient, en février 2019 dans les colonnes de Madagascar-Tribune, les représentants du personnel.
L’ancien directeur général, des sous-directeurs suspectés
Tout s’est accéléré cette semaine ! Les magistrats du Pôle anti-corruption sont passés à l’action, lundi. Mardi, après leurs auditions au sein des bureaux du PAC, trois directeurs ont été placés sous mandat de dépôt à la maison centrale d’Antanimora. Trente cadres et chefs de services sont sous contrôle judiciaire strict.
Des mandats d’arrêt ont été délivrés aux forces de l’ordre contre l’actuel directeur général Rivo Radanielina, contre son prédécesseur, Vonjy Andriamanga et l’ex-directrice de cabinet, Onja Rasaminanana, nous apprend Midi-Madagascar.
Ce premier coup de filet, au sommet de la Jirama, annonce des répliques dans les succursales de la société nationale, mais également dans le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures.
Le ministre actuel et ses prédécesseurs, sont-ils coupables ?
Suite à l’arrestation des cadres et aux mandats d’arrêt délivrés contre des directeurs, de nouvelles affaires apparaissent sur Internet. Il est question d’une voiture offerte au ministre en charge, actuellement, de l’Énergie et des Hydrocarbures. Une facture de la Jirama avec le nom du ministre et les signatures de hauts responsables a été diffusée sur les réseaux sociaux, sans que ce document soit authentifié.
Il est évident que cette affaire fait suite aux recommandations de la Banque Mondiale. En 2021, l'organisme avait clairement conditionné son aide. Elle devait verser 105 millions de dollars, si une restructuration de l’entreprise avait lieu.
Avant de faire son chèque, elle a demandé un audit de la comptabilité, précise L'Express de Madagascar. Celui-ci a révélé, que non seulement rien n’avait été fait, mais que la direction de la Jirama comptait sur les millions de dollars pour renflouer ses caisses afin de compenser les primes qu’elle s’était accordées, anticipant ainsi l’arrivée des 105 millions…