Madagascar : un policier abat un homme dans la rue

Vendredi dernier, en fin d'après-midi, un policier abat un voleur présumé dans une rue d'Ampefiloha, quartier de Tananarive. Une bavure filmée par les témoins et diffusée sur les réseaux sociaux qui ternit un peu plus l'image de la police malgache. 
La semaine dernière, le Premier ministre de la Grande île condamnait ouvertement les dérives policières. Depuis le début de l'année, au nom de la lutte contre la délinquance les bavures se multiplient. Christian Ntsay avait ordonné : "la fin de l’incompétence et du non-respect de la loi". 
Un message qui n'a manifestement pas franchi les pages des journaux pour rentrer dans les postes de police. 
Vendredi, une intervention policière musclée se déroule dans le quartier d'Ampefiloha à Tananarive. Des centaines de badauds assistent "à la spectaculaire" arrestation d'un supposé voleur.
 

Abattu pour avoir projeté d'organiser un braquage


L'arrestation, pour le moins violente, devrait s'achever par l'évacuation du suspect vers le poste de police, mais avant l'arrivée du fourgon, un policier cagoulé sort son arme et tire dans la tête de l'homme qui est allongé sur le sol, face contre terre. 
La scène filmée est partagée sur les réseaux sociaux, avant d'être diffusée sur une chaîne d'informations de la capitale. Les responsables du commissariat du secteur, embarrassés, ont expliqué que la victime faisait partie d'un gang qui prévoyait de faire un braquage dans les prochains jours à Antsahamanitra précise Midi-Madgaskara.
 

Le gérant d'un bar et un client passés à tabac par des policiers


Tout au long du week-end, la polémique n'a cessé d'enfler. Comme souvent, dans ces moments-là, de nouvelles exactions ont été filmées et partagées sur les réseaux sociaux. Dimanche soir, vers 20 h 30, au cœur des 67 ha, une patrouille de militaires entre dans un bar et ordonne au patron de fermer. Le ton monte. Un client et un membre de la famille ont été passés à tabac. Ils ont déposé une plainte.

Contacté, le directeur de cabinet du ministère de la Sécurité publique, le commissaire Estel Ainanirina précise "que les investigations sont toujours en cours pour savoir ce qui s’est passé", écrit RFI.