Voilà bientôt deux semaines que le pass sanitaire est entré dans la vie des Réunionnais. Il est désormais obligatoire pour aller au restaurant ou encore au cinéma mais la mise en place de cette mesure sanitaire reste encore contestée par une partie de la population.
Ce samedi 21 août marque ainsi le sixième week-end de manifestation de ses opposants. Cet après-midi, à Saint-Denis, la mobilisation semblait moins importante, comparé au week-end dernier.
Environ un millier de personnes se sont retrouvées au niveau de la préfecture, sur le Barachois, avant de défiler dans le centre-ville, alors qu'en début d'après-midi, un important dispositif de police était en place à l'entrée Ouest de Saint-Denis, au niveau du pont Vinh-San : les forces de l'ordre avaient bloqué les voies de circulation afin de contrôler les attestations de déplacement des usagers venant de l'Ouest et du Sud.
Bandeau noir sur le front
"On est là !", ont lancé ceux qui ont fait le déplacement. "Nous tienbo nous largue pas !", ont encore lancé plusieurs d'entre eux, au son des percussions, tout en arborant un bandeau noir sur leur front, signe de leur appartenance au même mouvement. Et comme la semaine dernière, plusieurs motards ont participé à la manifestation.
Le cortège dans les rues du centre-ville dionysien
Le cortège de manifestants qui est parti du square Labourdonnais n'a cette fois-ci pas emprunté le boulevard Lancastel. C'est dans les rues du centre-ville qu'ils ont défilé en brandissant des pancartes "I Pass Pas".
Après un passage aux abords du Grand Marché, les manifestants se sont arrêtés au niveau de la mairie de Saint-Denis.
Ils sont ensuite redescendus vers la préfecture depuis l'avenue de la Victoire.
Des manifestants dans la mairie de Saint-Pierre
A Saint-Pierre, ce matin, ils étaient également nombreux à défiler sur le front de mer. Mais la mobilisation semblait là aussi moins importante que lors des fois précédentes : ils étaient plusieurs centaines de personnes contre un peu plus d'un millier la semaine dernière.
Pour autant, le moins que l'on puisse dire c'est que les manifestants font preuve d'une certaine détermination. Une cinquantaine d'entre eux sont entrés "symboliquement" dans la mairie de Saint-Pierre, jusqu'à atteindre l'étage et la grande salle des cérémonies, avant d'en ressortir quelques minutes plus tard, sans aucune violence, ni dégradation, en présence des policiers municipaux.
Dans un communiqué publié ce samedi soir, le préfet de La Réunion Jacques Billant a déclaré qu'il condamnait cette intrusion dans les locaux de la mairie de Saint-Pierre, en marge de la manifestation. "Si la liberté de manifester est une liberté fondamentale, l'intrusion dans un bâtiment public symbole de la démocratie est inacceptable", a-t-il conclu.
Une mobilisation qui faiblit ?
La semaine dernière, un millier de personnes avait participé à la marche organisée, comme chaque fois entre le site de la Ravine Blanche et le centre-ville et le port de plaisance.
A Saint-Denis, plus de 2 000 manifestants s'étaient rassemblés sous les fenêtres de la préfecture. Après avoir défilé sur le boulevard Lancastel, ils s'étaient à nouveau rassemblés au Barachois, face à la préfecture de Saint-Denis jusqu'à ce face à face tendu avec les forces de l'ordre à la tombée du jour.
Quelques 200 personnes avaient refusé de quitter les lieux à l'heure du couvre-feu se lançant dans un "kabar la liberté" pacifique. Après plusieurs sommations, les forces de l'ordre avaient finalement réagi en procédant à une interpellation et en faisant usage de gaz lacrymogène.