Maurice - Affaire Bruneau Laurette : la police au cœur d’une crise institutionnelle

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En s’insurgeant contre la décision de remise en liberté de Bruneau Laurette, le patron des services de police de l’île Maurice, Anil Kumar Dip, a provoqué un tsunami. Les services judiciaires et les avocats dénoncent cette intervention. Dans le même temps, une réorganisation totale des services anti-drogue a été initiée.

Les attaques du commissaire de police, Anil Kumar Dip, contre le Directeur des poursuites publiques (DPP) suite à la remise en liberté de Bruneau Laurette, sous contrôle judiciaire strict assortie d’une caution de 2 millions de roupies, a provoqué un véritable séisme au sein des institutions mauriciennes.

Ce matin, quarante inspecteurs, qui travaillaient pour la lutte contre les trafics de drogues, sont affectés à de nouvelles fonctions. Des mutations qui ressemblent fortement à des sanctions.

L’une des figures emblématiques de la brigade, le DCP (Deputy Commissioner of Police), Choolun Bhojoo, a été : "Évincé", écrit Défimédia. Son impartialité était remise en question dans la gestion de ce dossier. Il avait été mis en cause par Bruneau Laurette dans le dossier visant le présumé trafiquant de drogues Franklin.

36 nouveaux policiers


Ce mouvement massif, inattendu, justifie l’arrivée de 36 nouvelles figures. Ce vaste "jeu de chaises musicales" au sein des services de police interroge.

La remise en cause du Directeur des poursuites publiques par le directeur de la police mauricienne a des conséquences sur le fonctionnement de la justice et de la police.

Pour Rajen Narsinghen, ces déclarations créent un "dangereux précédent", et d’expliquer à L’Express de Maurice : "Il n’y avait aucun besoin de monter sur les toits pour exprimer son désaccord. Tout est prévu dans nos lois", sans oublier qu’à Maurice comme dans tous les pays développés la présomption d’innocence, comme la liberté, sont la règle tant que le prévenu n’est pas reconnu coupable par un tribunal.

En conclusion, Rajen Narsinghen rappelle : "Le DPP a toujours la possibilité de saisir la Cour suprême et se basant sur l’article 83 de la Constitution, pour demander une déclaration sur la séparation des pouvoirs car si cette crise continue, ce fondement même de la démocratie sera en danger."