Maurice : l'Express et ses journalistes ciblés par la justice après des révélations

L'Express de Maurice est à l'origine du Yerrigadoogate. Une affaire de blanchiment d'argent impliquant l'ex-ministre de la Justice. En réaction, lundi, la police a procédé à des perquisitions au journal l'Express et à l'audition des journalistes.
Lundi, 4h50 du matin, des policiers se présentent aux domiciles des deux journalistes à l'origine du Yerrigadoogate. Après avoir perquisitionné les logements, ils remettent aux deux hommes des convocations pour qu'ils se présentent au département central d'investigation.
À 14h45, les deux hommes et le directeur de publication du groupe Sentinelle, également journaliste, se sont présentés le sourire aux lèvres comme le démontre le site Défimédia. Trois hommes qui sont à nouveau entendus, ce mardi 26 septembre 2017 précise l'Express de Maurice.
Des auditions qui inquiètent leurs confrères. Pour eux, les perquisitions aux domiciles des rédacteurs et au siège du quotidien suivies des auditions policières prouvent que la liberté de la presse dans leur pays est en danger.

Le lanceur d'alerte se rétracte

La justice, comme la police justifient leur action par le revirement du lanceur d'alerte. Celui-ci serait revenu sur ses révélations et aurait affirmé avoir était contraint par les journalistes de mettre en cause Ravi Yerrigadoo, l'ex-ministre. Il n'aurait pas hésité à expliquer qu'il avait été séquestré et manipulé par les journalistes dont le seul but était de faire tomber l'ex-Attorney.
Un revirement spectaculaire et difficile à suivre. Celui-ci a en effet fourni des preuves de ses allégations, des SMS et des documents qui ont conduit Pravind Jugnauth, Premier ministre mauricien a demandé à Ravi Yerrigadoo de donner sa démission.

Des SMS et des documents compromettants

Depuis le début du mois de septembre 2017, la vie politique mauricienne est en effet empoisonnée par le Yerrigadoogate, du nom de l'ancien ministre de la justice de l'île sœur.
Selon notre confrère de l'Express de Maurice, le brillant politicien aurait facilité des opérations de blanchiment d'argent grâce à ses fonctions ministérielles. Il aurait fermé les yeux sur un système permettant de blanchir d'importantes sommes d'argent via des sites de paris en ligne. Des sommes qui étaient jouées à Dubaï avant d'être tout ou en partie placée sur des comptes en Suisse. Les journalistes de l'île sœur se sont appuyés sur le témoignage d'un lanceur d'alerte. Des propos corroboré par des échanges par SMS que l'homme a eu avec le ministre, appelé à l'île Maurice, procureur général.