Après le Wakashio en 2020, c'est au tour en 2021, du bateau de pêche chinois, le Lurong Yuan Yu 588, de s'échouer sur le récif corallien de l'île Maurice. En début de nuit, et malgré les conditions de mer difficiles avec le passage au Sud de la tempête Iman, les 16 marins ont pu être évacués.
La loi des séries n'est pas seulement une impression, elle s'illustre régulièrement par des faits positifs ou négatifs. Dimanche, en fin d'après-midi, les riverains de la Pointe-aux-Sables, sur la côte Ouest de l'île Maurice, ont eu du mal à croire à la réalité de l'accident qui se produisait sous leurs yeux.
Il est un peu plus de 16h, des Mauriciens, qui s'aèrent en marchant sur la plage, voient le navire se rapprocher de la côte. Rien de dramatique, mais il semble avoir une route inhabituelle. Les minutes passent et les témoins s'inquiètent tout de même de sa trajectoire. Il est vraiment en bordure de la barrière de corail. Il est 17h38, écrit L'Express de Maurice, quand le capitaine du bateau de pêche chinois, le Lurong Yuan Yu 588, lance un appel de détresse et demande l'aide des "Coast Gard" mauriciens.
Une longue attente
Les artisans pêcheurs installés dans le secteur embarquent sur leurs canots afin de venir en aide aux marins chinois, prisonniers du navire. Impossible de s'approcher, des vagues, de 3 à 4 mètres, liées à la houle provoquée par la tempête tropicale Iman, empêchent de franchir le platier pour se rapprocher précise Le Mauricien.
Il est 19h30 quand les secouristes arrivent sur la plage avec leur bateau gonflable. La population va les aider à préparer et tracter l'embarcation dans le lagon. Parallèlement, et compte-tenu des difficultés à intervenir par la mer, l'hélicoptère de la police mauricienne est chargé d'évacuer les 16 marins (14 Chinois, un Philippin et un Indonésien). Ils ont été héliportés, sains et saufs, aux Casernes Centrales où ils ont été soumis à un test Covid avant d'être placés en quarantaine.
Sept mois après le Wakashio
Cet accident intervient sept mois après le naufrage du Wakashio. Il risque de renforcer les tensions qui agitent l'île sœur depuis l'échouage précédent. Cette fois encore, des voix s'élèvent, déjà, pour dénoncer une mise en œuvre tardive et chaotique des secours.
Un laps de temps, très important s'est écoulé entre le déploiement des garde-côtes sur la Pointe-aux-Sables et l'appel de détresse, près de deux heures précise IonNews. Par ailleurs, selon les premiers éléments recueillis par la presse locale, le capitaine avait demandé l'autorisation d'accoster à Port-Louis pour ravitailler son bateau de pêche, 12 heures avant l'accident. Une nouvelle enquête va être confiée à la justice mauricienne, reste à espérer qu'elle portera uniquement sur les secours et l'échouage.
Le risque de pollution est réel. Les soutes du bateau de pêche renferment 130 tonnes de fioul et 5 tonnes de lubrifiant. Des experts vont monter à bord dans la journée et des opérations de pompage vont être organisées, dès que les conditions de mer le permettront afin d'éviter une nouvelle marée noire.