Samedi 30 septembre 2023, le Petroleum Pricing Committee de l’île Maurice a officialisé l’augmentation du prix du litre de sans-plomb, de Rs 69 à Rs 72,10 et du gasoil de 54, 55 roupies mauriciennes à Rs 60.
Cette flambée du litre à la pompe se justifie, dans l’île sœur comme ailleurs, par les envolées successives du baril de Brent sur le marché boursier.
Alors qu’on prévoyait de nouvelles augmentations, cette semaine, le prix du baril a perdu 11%. Attention ! Cette cotation ne correspond pas à celle qui était en cours lors de l’achat de la marchandise aujourd’hui écoulée dans les stations-service.
Cependant, les opposants politiques via Le Mauricien, comme des économistes dans Défimédia s’interrogent sur les conséquences de cette inflation pour les citoyens et l’économie du pays.
Une manne financière pour l’Etat
Les taxes sur les produits pétroliers, à l’île Maurice, comme dans la majorité des pays de la planète, alimentent les caisses de l’Etat. La TVA sur l’essence et le gasoil a permis au gouvernement de récolter 3,2 milliards de Rs de juillet 2022 à la mi-mai 2023. Cet impôt indirect pourrait rapporter 4,5 milliards de roupies mauriciennes sur la période 2023/2024.
Les économistes mauriciens s’inquiètent des conséquences sur la production locale et les exportations. Cette flambée des carburants va être répercutée sur les importations, mais également sur le prix de vente à l’export. Pour Fazeel Soyfoo, partner International Tax chez Andersen, explique : "Il est possible de réduire l’impôt sur les produits, ne serait-ce que de manière temporaire. Cela aurait été un soulagement pour la population".
Les droits d’accise doivent être retirés
Le mentor du parti Travailliste rejoint cette analyse. Il demande le retrait du droit d’accise sur le litre d’essence, comme celui du Diesel. Quand, il avait supprimé cette taxe quand il était Premier ministre. Il estime qu’elle soulagerait les consommateurs en supprimant du prix affiché à la pompe, moins Rs 12,20 pour le sans-plomb et moins Rs 4,20 du gasoil.
Le Reform Party rappelle lors d’une conférence de presse que les cours ont souvent baissé l'an dernier : "Moins 40%", précise Géraldine Geoffroy. Pourtant, selon les opposants, les étiquettes dans les stations-service n’ont pas bougé.
Télétravail et covoiturage
Dans l’île sœur, comme à La Réunion, deux nouveaux mots s’installent. Avec le Covid, les employés de bureau ont été incités à poursuivre leurs missions de chez eux. Si le secteur privé mauricien s’est déjà lancé dans ce nouveau mode relationnel avec ses salariés, l’administration publique est un peu en retard. Sanjay Mataden, économiste, invite le gouvernement à se lancer dans une politique nationale du télétravail.
Il souligne aussi l’importance de développer le covoiturage. Ce transport en commun, entre employés, devra être encouragé par la législation. Des applications locales seront nécessaires.
Ces deux solutions permettront de réduire la facture pétrolière de l’île et de diminuer l’impact des hausses sur le budget des ménages.
Produire du biocarburant est une solution souvent évoquée, mais pour l’heure rien n’a été mis en œuvre pour que cette possibilité advienne.