Le dernier rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) nous alerte sur les conséquences, à plus ou moins long terme, du changement climatique. Ces scientifiques ne prédisent pas la météo. Ils étudient les différents éléments qui influent sur le climat sur des années et des siècles.
Les analyses des calottes glacières des pôles, les prélèvements effectués aux sommets des montagnes, l'évolution des températures du plus profond des mers à l'exosphère, l'étude des grands courants océaniques, des plantes, des relevés quotidiens de la chimie de l'air et de sociologiques de l'humanité nous obligent à réagir et à agir rapidement, expliquent le docteur Zaheer Allam, président du National Youth Environment Council (NYEC) et Adi Teelock, porte-parole de Platform Maurice Lanvironman et activiste environnementale, à L'Express de Maurice.
Les îles mauriciennes sont-elles concernées ?
La réponse à cette question essentielle, nous intéresse. La Réunion est obligatoirement touchée par les phénomènes climatiques qui concernent l'île sœur. L'analyse des deux spécialistes est à entendre et à regarder avec d'autant plus d'attention.
En préambule, avec une pointe d'humour, le Dr Zaheer Allam, souligne : "La situation est cocasse. Pour notre confort, nous avons tourné le dos à notre responsabilité environnementale et cela nous met désormais dans une position nettement plus inconfortable".
"La hausse du niveau de la mer est plus rapide qu’ailleurs, le risque de cyclones dévastateurs est élevé ; les infrastructures côtières sont menacées", prévient Adi Teelock. Il souligne que la baisse globale des précipitations et la multiplication des phénomènes brefs et intenses sont liés, "les pluies diluviennes, de courte durée, qui provoquent la montée subite des eaux font déjà des dégâts conséquents chaque année aux champs, aux maisons, aux routes".
Une politique environnementale indispensable
L'île Maurice semble impuissante face à cet enjeu planétaire. Les émissions de CO2 de nos voisins, comme les nôtres, sont insignifiantes à l'échelle de la planète. Pourtant, le Monde est concerné. Le Dr Zaheer Allam est très clair sur cette question : "Il nous faut maintenant étudier ce que nous pouvons entreprendre pour la conservation de notre écosystème et tendre vers des politiques durables. Mais il ne faut pas tomber dans la politique à ce sujet" et de conclure, "la politique est secondaire".
Adi Teelock, le militant, est plus radical : "Il est inquiétant de constater que la révision de la National Development Strategy qui guide l’aménagement du territoire n'évolue pas", avant de dénoncer, "on autorise toujours, par exemple, à construire près de la mer".
*Le ministère de l'environnement et de la gestion des déchets est également en charge du changement climatique depuis le 16 février 2021
Le rapport du GIEC servira de base de travail à la COP26
Le dernier rapport du GIEC ne fait pas l'unanimité, mais il a été approuvé par 195 gouvernements. Il servira de base lors des discussions de la COP26 qui se tiendra en novembre 2021 à Glasgow. Cette publication est une base de travail reconnue. Elle est le fruit des publications de 234 auteurs, travaillant dans 65 pays. Elle résume 14 000 études scientifiques. Elle a été soumise, avant publication, à la relecture d'experts qui ont eu même effectué 78 000 commentaires pour préciser les données...