La fuite présumée, de Laurent Recoura, ancien directeur commercial d'Air Mauritius, est la Une de L'Express de Maurice, ce jeudi 25 juillet 2024. Le Français qui avait été suspendu de son poste, le 20 mai 2024. Il devait répondre à une convocation du tribunal suite aux accusations de son ex-employeur de trafic d’influence, de corruption et d’abus de fonction à des fins personnelles.
Le suspect aurait quitté l'île sœur discrètement, lundi, à bord d'un vol d'Emirates avec un aller simple pour Oslo. L'homme avait pris ses fonctions à la tête des services commerciaux de la compagnie locale en 2022. Il officiait précédemment à Dubaï (Émirats arabes unis) dont la compagnie nationale est Fly-Emirates.
Pour l'heure, ni la direction d'Air Mauritius, ni les enquêteurs ne savent si le suspect reviendra prochainement à l'île Maurice. Une convention d'extradition a été signée, cette année entre la France et l'Île Maurice, mais il n'est pas évident qu'un tel accord existe avec la Norvège.
Un billet d'avion offert à un journaliste Suisse
Ce départ précipité de Laurent Recoura pourrait être considéré comme une forme de reconnaissance des délits reprochés, mais quelle est sa version des faits ? Est-il crédible qu'il ait pris la fuite pour avoir offert un billet d'avion à un journaliste Suisse ?
Le contexte général, le ressenti du mis en cause et les relations qu'il entretenait la direction d'Air Mauritius ont dû peser dans la décision de l'ancien directeur commercial de quitter l'Ile Maurice.
La convocation devant la Financial Crime Commission aurait également pu aboutir au dépôt d'une objection de quitter le territoire contre Larent Recoura.
Enfin, le fonctionnement de justice mauricienne est très différent de celui de la justice française. Les poursuites présentées par le procureur de la République et les arguments de la défense, soutenus par les avocats, sont placés sur un pied d'égalité.
La mise en "examen" d'un citoyen ne signifie jamais qu'il est coupable du moindre délit ou crime. L’accusation doit prouver la culpabilité au-delà d’un doute raisonnable, écrit Cairn.