Maurice : des inondations dues au manque de caniveaux et des constructions en zone à risque

De nombreux caniveaux sont obstrués, faute d'entretien. Ces encombrants accentuent le risque d'inondations à chaque forte pluie
Dans l’île sœur, les inondations répétées sont au cœur d’un nouvel affrontement entre majorité et opposition. À chaque saison des pluies, les mêmes régions sont submergées dès que les précipitations deviennent intenses. Aujourd’hui, 69 secteurs sont classées « flood-prone » à haut risque.

Après les fortes pluies du mois de janvier 2023, il a été question de quartiers du Sud-Sud-Ouest privés d’eau potable après la rupture d’une canalisation. Cet incident confirmait l’urgence de rénover le réseau de distribution. On ne compte plus les fuites et le nombre d’hectolitres perdus par la faute de tuyaux, de soudures et de raccordements antédiluvien.

Cette semaine, il est question dans toute la presse du manque d’entretien des drains. Photos à l’appui, les journaux prouvent que nombre de canaux sont obstrués par des détritus et des branchages.

Il y a urgence ! Non seulement, il faut entretenir l’existant, mais en construire de nouveaux.
Le ministre des Infrastructures, Bobby Hurreeram, a annoncé dimanche que l’état s’est lancé dans un vaste programme de construction de drains, 1 700 sur 5 ans. 396 sont déjà opérationnels et 203 sont en cours de réalisation, nous apprend L’Express de Maurice.

L'île Maurice espère construire 1 700 caniveaux dans les cinq années à venir

69 zones inondables classées à haut risque


Ces déclarations de bonnes intentions, seront-elles suffisantes pour calmer la grogne dans les quartiers inondés ?

Pas certain !

L’opposition s’est immédiatement saisie du dossier en soulignant l’écart qu’il y a entre la réalité du terrain et le constat gouvernemental. Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition, doute ouvertement de la fiabilité des documents. Combien de permis de construire ont été accordés dans des zones à risque ?

Les habitants ancestraux des secteurs concernés s’inquiètent : "Ils ont donné les permis sur un pourcentage de pente supérieurs à la loi. Ils n’ont pas tenu compte de la transparence et de Stop Order. On voit le résultat aujourd’hui. Cela aurait donné quoi s’il y avait eu un cyclone ?", écrit Le Mauricien.

Les prix des légumes ont augmenté, en moyenne de 60%, après les fortes pluies qui ont noyé les cultures mauriciennes

Des légumes hors de prix


Les inondations disparaissent rapidement des rues et sont un mauvais souvenir dans les cases, mais elles laissent des plaies béantes dans les champs.

Le président de la Small Planters Association, Kreepaloo Sunghoon, a répondu à Radio One : "Les légumes se vendent à prix d’or dans les différents marchés du pays. Et pour cause, 60% des plantations ont été impactées par les récentes averses."

À l’heure du carême, c’est un nouveau coup dur pour les ménages qui se débattent avec la hausse des prix de toutes les matières premières. Le représentant des petits producteurs demande au gouvernement d’intervenir pour soutenir les planteurs afin d’éviter une majoration excessive des prix de vente.