Des milliers de Mauriciens vivent à l'heure du système D. La crise économique frappe durement les foyers les plus modestes.
Des familles se sont confiées à L'Express de Maurice. En général, les parents se serrent la ceinture pour que leurs enfants puissent manger !
Sarah-Jane Dram, mère de sept enfants, était femme de ménage. Victime d'un AVC en novembre 2021, elle ne peut plus travailler. Son mari tente de gagner quelques roupies comme maçon intérimaire, jardinier, etc.
La mère de famille confie : "Lorsque je travaillais, on me payait en fin de journée. Je travaillais trois fois par semaine. Cela me permettait de faire des courses pour les deux prochains jours. Et mon époux faisait les courses lorsqu’il recevait son salaire le week-end", aujourd'hui avec un salaire très incertain et les aides sociales, elle a du mal à joindre les deux bouts : "Avec l’augmentation du coût de la vie et le fait que je ne peux plus travailler, la situation a empiré. Mais nous faisons tout ce qu’on peut pour que les enfants ne dorment pas le ventre vide".
Pilchards, sardines en boîte, du riz
Les familles de l'île sœur, comme les familles réunionnaises, savent cuisiner avec peu, ou trois fois rien. Une boîte de sardines, de pilchard, des œufs (de temps en temps), un oignon, du thym et une ou deux tomates avec un peu de riz offrent un cari consistant. Les saucisses et le poisson frais sont parfois au menu, mais cela dépend des prix. Les ménagères surveillent les promotions. Depuis deux ans, elles se rendent dans les supermarchés quand ils proposent des "affaires", sur le riz, le lait et les grains, sinon elles évitent de franchir le seuil de ces magasins.
"Les autres jours, nous achetons des oignons, du thym ou de la pomme d’amour afin que les plats aient quand même du goût. Par exemple, pour pouvoir manger du riz avec des lentilles rouges sans accompagnement. Pa kapav fer otreman, di moman ki nou pa al dormi lestoma vid (…) et je dois dire que mes enfants sont coopératifs", confie Sarah-Jane.
L'île Maurice négocie avec l'Iran et l'Egypte
L'exécutif mauricien vient d'entamer des discussions avec l'Iran et l'Egypte pour trouver des produits de première nécessité, plus abordables.
Le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, explique au journal Le Mauricien : "L’Iran est un grand producteur de plusieurs produits. Nous continuons des négociations avec l’Egypte également".
La semaine prochaine, une mission de prospection va s'envoler. Les représentants des secteurs publics et privés de l'île sœur ont pour mission de négocier l'approvisionnement du pays à des prix moins élevés. Le but est clair ! Soulager les consommateurs.
Il y a urgence, la stratégie de la débrouille et des petits boulots a des limites. Combien de familles pourraient perdre leur logement ? La stratégie du serrage de ceinture est difficilement tenable à Maurice comme ailleurs.