Il y a loin des séries télévisées à la réalité. Généralement, au terme d’un épisode de 50 minutes ou 1h30, le visage du meurtrier apparaît et les circonstances du crime sont évidentes.
Dans la réalité, c’est plus compliqué comme le démontre l’affaire Sooparamien Kristnen.
Le 18 octobre 2020, la presse mauricienne nous apprend qu'un corps sans vie a été découvert dans un champ de canne du secteur de Moka. La mort daterait du vendredi 16 octobre 2020.
Finalement, il est identifié. Il s'agit de Soopramanien Kistnen, un entrepreneur proche de nombreux hommes politiques.
Après deux années de rebondissements, de poursuites judiciaires, de mises en cause, de suspects, de décès, de manifestations, de démissions et de révélations, le dossier n’est toujours pas audiencé.
Une nouvelle audition de la veuve
Jeudi, Simla Kistnen a répondu à une énième convocation des services de police en charge des investigations. Quelques jours plus tôt, les policiers ont entendu un médecin. L’homme aurait donné le nom du meurtrier lors de son audition devant les inspecteurs de la Major Crime Investigation (MCIT) et L’Express de Maurice de signaler : "Selon nos recoupements, il aurait même adressé une lettre au Premier ministre en ce sens."
Et alors ? Serait-on tenté de demander. À priori, rien, selon l’avocat de la veuve qui a expliqué en quittant Les Casernes Centrales que sa cliente n'a toujours pas d'information sur le ou les coupables : "Au contraire, j’attends toujours que l’identité de l’auteur ou des auteurs de l’assassinat de mon mari soit connue dans les plus bref délai. Mais toujours est-il que je ne sais rien sur ce que dit ce médecin qui cite le nom de cette personne qui serait impliquée."
Faut-il attendre encore deux ans avant de savoir qui a tué Soopramanien Kistnen ? Cette longue attente est nocive pour la police, la justice et l’exécutif.