Le pain, aliment incontournable dans le monde entier, est depuis la nuit des temps un baromètre social. Quand son prix flambe, les familles les plus modestes sont les premières victimes. À Maurice comme à La Réunion, le riz est l'aliment de base, cependant le pain n'est jamais très loin. Pour confectionner un sandwich, gratiné ou non, déguster une salade, voire un morceau de fromage, quoi de mieux qu'une tranche ou un coco ?
Sur la table des plus pauvres, les "soupes ou bouillons" au pain constituent un repas de base. L'Express de Maurice a recueilli le témoignage de Madame Sophia, une mère de trois enfants qui a adopté trois marmailles, plus jeunes. Elle explique : "Cela affectera ceux d’entre nous qui travaillons dur pour nourrir nos enfants. Comment s’attendent-ils à ce que nous nous en sortions ?".
L'Ultimatum fixé au 30 juin
Les boulangers exigent une hausse du prix du pain. Après l'essence, le gaz, l'huile, les pates, c'est cette fois, la baguette qui devrait être touchée par l'inflation généralisée. Les artisans de l'île sœur demande une hausse, au plus tard, le 30 juin 2022. Dans le cas contraire, ils arrêteront la production. Les aides gouvernementales, qui devaient amortir la brusque augmentation des cours du blé et de la farine, ne suffisent plus. Nasser Moraby, de l'Association des propriétaires de boulangeries demande au ministre de l'Économie de revoir sa copie avant la fin du mois.
Chez nos voisins, la situation économique se tend. L'inflation était estimée, en début de mois, à 8,6 %. La marge de manœuvre du gouvernement est ténue. Les investissements pour le métro ou la rénovation du stade de Côte-d'Or semblent, aujourd'hui, discutables. Concernant la fin de l'année, les économistes de l'île sœur tablent sur une inflation de 7 à 8 %. Une estimation optimiste ? Difficile à dire, mais l'incertitude est de mise.