Les enregistrements de conversations téléphoniques, partagés depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux par "missier Moustass" viennent troubler la traditionnelle quiétude qui règne dans l'île sœur. Les révélations du mystérieux homme masqué ont lieu en pleine campagne pour les élections législatives.
Ces documents sonores révéleraient de graves dysfonctionnements au sein des services de l'Etat. Un ancien ministre aurait été plus ou moins informé de ces entorses graves à la probité et à la législation. Les plus hautes instances de la hiérarchie policière sont également mises en cause.
Le commissaire de police, directement ciblé par les Moustass Leaks a tenu une conférence de presse, ce mercredi 23 octobre 2024 à 9h. "Il y a eu manipulation en se servant de l’intelligence artificielle", affirme l'intéressé, nous apprend Défimédia. Le rédacteur souligne qu'à l'issue de ce point, le commissaire de police n'a pas souhaité répondre aux questions.
Une mort pas vraiment naturelle ?
L'Express de Maurice assemble les différentes pièces de ce dossier. Le 5 janvier 2023, les policiers de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) interpellent de manière musclée un suspect domicilié Résidence Sainte-Claire. Le jeune homme est placé en garde à vue, puis remis en liberté. Arrivé chez lui, il demande à se rendre à l'hôpital SSRN à Pamplemousse. Il décède dans la nuit.
Un second enregistrement téléphonique tendrait à démontrer que le médecin légiste en chef a été contacté par un commissaire qui lui a demandé : "Ou pa bizin trouv nanye. Bour enn natural cause", selon l'enregistrement diffusé.
Transparency Mauritius demande une enquête indépendante
Avant de demander l'ouverture d'une enquête indépendante, les responsables de Transparency Mauritius rappellent que "Toute forme d’écoute téléphonique non autorisée et la diffusion publique de ces enregistrements, sans respect des procédures légales, constituent des infractions graves aux lois en vigueur. La propagation d’informations non vérifiées peut causer des préjudices importants, et nous appelons à la prudence face à de telles pratiques", écrit Le Mauricien.
L'organisation internationale précise dans son communiqué : "Si des allégations d’abus de pouvoir ou de corruption sont mises en lumière, nous encourageons les autorités compétentes à enquêter de manière indépendante et rigoureuse, dans le respect des principes de bonne gouvernance et de l’Etat de droit. La protection de l’intégrité de nos institutions démocratiques est essentielle".