Maurice : trois mineures victimes d'agressions sexuelles portent plainte

La parole se libère sur l'île sœur. La semaine dernière, trois affaires ont éclaté à l'île Maurice. Un enseignant a été interpellé, un second est recherché et un père incestueux est arrêté. Les victimes, une fillette et deux adolescentes, ont porté plainte au commissariat.

La sordide et triste affaire de pédopornographie à l'île Rodrigues a donné lieu à des manifestations pour briser l'omerta concernant les agressions sexuelles de mineurs dans l'île sœur. Les manifestations et les prises de paroles médiatiques, ont-elles permis à ces trois jeunes victimes de dénoncer leurs bourreaux ? Il est trop tôt pour l'affirmer, mais il n'est pas interdit de le penser. 

Moins d'une semaine après les révélations et les prises de paroles des associations mauriciennes qui luttent pour la protection de l'enfance, deux collégiennes et une adolescente handicapée ont franchi la porte de commissariats pour raconter les violences qu'elles ont subi. Ces histoires dramatiques ont un point commun. Les agresseurs se sont arrangés pour être seuls avec leur proie avant de passer à l'acte. 

Un professeur a été arrêté, un second est recherché et le père de la troisième est en garde à vue. Sa fille étant muette, la justice a demandé à un spécialiste de la langue des signes de venir assister les forces de l'ordre pour recueillir son témoignage, écrit Le Mauricien.

Sexe, argent et Internet

 

Les vidéos de Rodrigues circulaient sur la toile. Des Mauriciens installés à l'autre bout de la planète ont affirmé, après la mise au jour de la sordide réalité, qu'ils avaient reconnu les paysages de la petite île. D'autres, viennent de porter plainte pour escroquerie. Plusieurs hommes auraient envoyé de l'argent à des "femmes" qui commercialisent des photos d'elles dénudées, voire plus. 

L'un des dupes a versé 300 roupies, puis ne recevant pas les photos espérées, a consenti à payer 200 roupies supplémentaires. Quand il a refusé de suivre les nouvelles exigences de son "interlocutrice", les échanges sont devenus nettement moins cordiaux : "To avoy kas apré to gagn vinn blackmail mwa Mo pé al post to foto ek niméro kont lor bann paz FB pou dir tonn avoy kas apré to pé vinn blackmail mwa pou nudity ek mo éna 17 ans", ont pu lire sur l'ordinateur du témoin les journalistes de L'Express de Maurice

La liste des victimes est longue et seuls quelques-uns osent parler. Rita Venkatasawmy, le médiateur des enfants, aimerait que les hommes dénoncent ces faits. Souvent, les escrocs utilisent des mineures pour arnaquer, les adultes qui répondent aux sollicitations. Au-delà de la honte et du scandale, des enfants sont en danger.