Maurice : un garde du corps, ivre, appelle un ministre pour faire pression sur la police

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Une supposée, tentative de pression d’un ministre mauricien, pour venir en aide à son garde du corps interpellé ivre au volant après un accident, devient une affaire d’État. C’est depuis le commissariat où il devait subir un éthylotest, que le policier, devenu garde du corps d’un ministre, a téléphoné à son employeur pour qu'il le sorte de ce mauvais pas.

C’est typiquement le genre de dossier embarrassant pour un élu. Souvent, les scandales "anodins" provoquent davantage d’indignation dans la population, que d’énormes affaires politico-financières. Les citoyens, ayant été confrontés ou connaissant des personnes ayant vécu des situations identiques, sont choqués par la différence de traitement.

Dimanche 16 juillet 2023, un chauffard percute une barrière à Saint-Julien au centre de l'île sœur. L’homme, un policier et garde du corps au service d’un ministre, semble ivre. Les fonctionnaires l’emmènent au poste de Lallmatie pour effectuer un dépistage d’alcoolémie.

Sur place, le prévenu refuse. Ses lèvres sont tuméfiées. Il ne peut pas souffler dans l’éthylotest. Il profite de la confusion générale pour téléphoner au ministre dont il est le garde du corps afin qu’il intervienne.

Usurpation de sang et d’urine ?


Finalement, le chauffard est emmené à l’hôpital du secteur pour un test sanguin et une analyse d’urine afin de déterminer son taux d’alcool.

Que s’est-il passé ?

Les résultats transmis par le laboratoire aux policiers en charge de l’affaire sont incompatibles avec l’état du suspect au moment de son arrestation.
Finalement, une enquête a été ouverte sur ces incidents, écrit L’Express de Maurice : "Certainement. Pas sur le policier et l’ingérence du ministre, mais sur le policier et les soignants à l’hôpital qui se sont occupés de l’accidenté, cela pour savoir qui a fuité ces infos. Ou koné ou, kouma sa déroulé ?".