Produits phytosanitaires interdits : les agriculteurs ressortent satisfaits de leur réunion avec la DAAF

Mobilisation des agriculteurs : le convoi est arrivé à la DAAF de Saint-Denis, une délégation a été reçue
Ce mercredi matin, des planteurs de canne ont organisé une opération escargot entre Saint-Benoît et Saint-Denis. Une délégation de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs a été reçue par les services de l'Etat. Les manifestants dénoncent l'interdiction d'utilisation de certains produits phytosanitaires.

L'opération escargot avait été annoncée sur les réseaux sociaux. Ce mercredi matin, une quinzaine de tracteurs et véhicules se sont rassemblés à Beaufonds dès 7h30, entrainant des ralentissements sur la quatre-voies entre Saint-Benoît et Saint-Denis.

Le reportage de Réunion La 1ère :

Les agriculteurs ont pu rencontrer la direction de la DAAF cet après-midi.

Le convoi a ensuite pris la direction la DAAF, la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de La Réunion.  Ils y sont arrivés en milieu de matinée. D'importants moyens policiers y étaient déployés.

Une quarantaine de manifestants, principalement des planteurs de canne, se sont rassemblés devant les locaux de l'administration. 

Des agriculteurs satisfaits après la rencontre avec la DAAF

Les Jeunes agriculteurs et la FDSEA organisaient cette opération pour contester l'interdiction d'utiliser certains produits dans les champs. Ils ont été reçus ce mercredi après-midi et ont partiellement obtenu satisfaction. 

"Il y a eu des prolongations d'autorisations jusqu'au mois de décembre qui seront validées dans 8 jours, et la mise en place d'alternatives comme les mini-outils pour passer dans les champs et diminuer le phytosanitaire, et un accompagnement pour anticiper la diminution du chimique. Il y aura un groupe de travail avec la DAAF et le Département. On a quand même des avancées, mais on est surtout contents de voir qu'il y a une volonté de la DAAF de mettre en place des alternatives et d'accompagner les agriculteurs"

Stéphane Sarnon, président de la FDSEA. 

Répondre à l'urgence...

Jacques Parodi, directeur de la DAAF, expliquait en sortie de réunion que la solution devait être apportée sur trois niveaux différents. En premier lieu, il s'agit de répondre à l'urgence, dit-il, en trouvant "quelques produits qui sont encore utilisables pour la campagne 2024 dès juillet". Soit 5 produits autorisés, voire un sixième pour lequel une autorisation a été demandée. 

... et travailler sur le long terme 

En second lieu, il s'agit de simplifier la réglementation, pour "obtenir des autorisations d'usage, pour la canne, de produits utilisés pour d'autres variétés".

Enfin, le directeur de la DAAF souligne qu'il faut travailler un "projet à long terme", en cherchant "toutes les mesures complémentaires ou alternatives à l'usage du phytosanitaire, comme des méthodes de désherbage différentes, des variétés de canne particulières...". 

"Aujourd'hui on a une forte demande sociétale de diminuer la toxicité de ces produits, mais les molécules les plus toxiques ont été supprimées, et les molécules les moins toxiques diminuées. Dans le plan Ecophyto, on va dans le sens d'une diminution des produits phytosanitaires. Cependant, il faut mettre en parallèle la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire, et la capacité à produire. Oui, on réduit l'usage des produits phytosanitaires, mais on ne peut pas les arrêter du jour au lendemain. Une Réunion avec moins de toxicité, c'est dès demain, c'est même déjà dès aujourd'hui". 

Jacques Parodi, directeur de la DAAF

Convois de tracteurs de Beaufonds à Saint Denis, direction la DAAF