Il s'appelait Grégory Hoarau et il était père de 2 enfants. Dans la nuit de samedi, ce marin pêcheur installé à Saint-Paul se trouvait à bord du Cap Horn 1, l'un des neuf bateaux de la SAPMER, quand il a trouvé la mort en tombant à l'eau lors d'une opération de filage.
Repêché par les autres membres de l'équipage, l'homme âgé de 47 ans n'a pas pu être réanimé. Suite à son décès, le palangrier, parti le mois dernier pour les Kerguelen pour une campagne de pêche à la légine, a été dérouté et il fait désormais route jusqu'à La Réunion alors qu'il ne devait pas être de retour initialement avant le mois de novembre prochain.
Hommage sur le réseaux sociaux
Dans l'île, la nouvelle de ce drame a plongé toute la profession en état de choc. Plusieurs proches ont tenu à rendre hommage à la victime sur les réseaux sociaux. "Mon ami Grégory Hoarau est décédé (...) Un marmaille la cour que l'on n'oubliera pas", lâche notamment Idriss dans une publication Facebook accompagnée d'une photo du marin pêcheur décédé.
Une profession sous le choc
Ce lundi matin, au port de plaisance du Port, mêmes témoignages attristés parmi les passionnés de la mer croisé sur place. "C'est regrettable que malgré la sécurité existante sur les bateaux et tout autour avec le matériel de pêche, on ait quand même des accidents comme ça. Quand on arrive au boulot et qu'on apprend ce genre de nouvelles, ça fait vraiment mal au cœur", lâche un premier pêcheur.
"En tant que marin, c'est toujours très attristant qu'un collègue décède dans le cadre de son travail. C'est vrai qu'on fait un métier à risque et en plus, comme on travaille dans des eaux très froides, le plus gros risque c'est de tomber à l'eau", confie un autre vieux loup de mer.
Revoir le reportage de Réunion La 1ère :
Des marins formés et préparés au pire
Bertrand Baillif qui exerce le métier depuis plus de 23 ans ne connaît que trop bien les dangers de la mer. Le président du Syndicat des pêcheurs professionnels de La Réunion a lui-même effectué plusieurs missions dans les TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises, il y a plus de 10 ans.
Pour autant, les drames sont rares, rappelle-t-il. "En mer, on peut être victime d'un arrêt cardiaque par exemple, mais tombé à la mer comme ça, moi j'ai été choqué", se désole-t-il. A bord des bateaux de pêche, toutes les précautions sont pourtant prises. "La sécurité à bord d'un navire est bien sûr prise très au sérieux. On est équipé et on est formé", confirme notre interlocuteur.
Le risque zéro n'existe pas
Mais ce décès vient ainsi nous rappeler que le risque zéro n'existe pas. Situées à 3 400 km de La Réunion, les îles Kerguelen subissent régulièrement des vents violents et la mer est presque toujours déchaînée et ses eaux glaciales.
Les conditions de travail en mer sont donc très dures, d'autant plus que les conditions peuvent changer très rapidement. La pêche est un métier à risque, tous les pêcheurs disent en être conscients. Pour autant, c'est aussi une passion. Bertrand Baillif confie qu'il envisage d'ailleurs de retourner dans les TAAF pour une dernière mission. "Mi sens a moin encore capable et ma la envie de revoir ces paysages-là, cette faune-là, de voir toute cette richesse et de finir ma carrière là-bas".