Simon et Edwige Hoareau exploitent une parcelle de trois hectares d'agrumes à Petite-Ile et le couple d'agriculteurs fait partie des premiers à avoir expérimenté l’augmentorium à La Réunion, une sorte de piège qui s'avère efficace contre la mouche des fruits, dont la nouvelle Bactrocera dorsalis qui peut pondre aussi bien dans les fruits que dans les légumes.
"Ca fait quelques années qu'on a essayé et c'était impeccable mais comme il n'y en avait pas trop non plus sur le marché. On avait finalement arrêté", expliquent les époux Hoareau. Mais la donne a changé suite à l'expérimentation menée à la fois par le Département, la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON) et l’association ADASE.
Les particuliers incités à se mobiliser
La collectivité finance en effet à hauteur de 100 000 euros l'acquisition de ce nouvel outil de lutte destiné à la fois aux agriculteurs et aux particuliers. "Les particuliers n'ont pas le droit d'acheter les autres moyens de lutte contre la mouche des fruits, donc l'augmentorium c'est un plus pour tout le monde", réagit ainsi Simon Hoareau.
"Si nous en tant qu'agriculteurs, on lutte contre la mouche mais pas les particuliers, alors qu'il y a autant de fruits dans chaque cour, alors la mouche sera toujours là", argumente encore le planteur du Sud.
Augmentorium, mode d'emploi
Comment fonctionne l'augmentorium ? "Il permet de contrôler les attaques de mouches, indique Clarisse Clain, responsable Lutte Alternative à la FDGDON. L’objectif c’est de ramasser les fruits piqués au sol, ou sur l’arbre, et de les placer à l’intérieur de l’augmentorium. Les mouches sont donc emprisonnées et meurent au fur et à mesure, puis les larves ou les œufs parasités par des auxiliaires vont pouvoir ressortir".
Le but est ainsi de faire baisser la population de mouches des fruits et d'augmenter dans le même temps celle des insectes auxiliaires, c'est-à-dire des insectes utiles au développement des fruits et légumes, à l'image de la micro-guêpe.
Un modèle à 15 euros pour les particuliers
L'augmentorium se décline en deux modèles : un premier en métal d'un mètre cube réservé aux professionnels (158 euros) et un autre plus petit, d'une contenance de 80 litres, pour les particuliers qui n'auront eux à payer que 15 euros pour s'équiper.
Cette année, plus de 2 000 modèles, fabriqués tous localement dans le cadre d'un chantier d'insertion, seront proposés à la vente.