Mutation exceptionnelle de 72 policiers à La Réunion, dont les deux tiers de retour dans leur île

La Police de La Réunion (photo d'illustration).
La Police nationale de La Réunion compte 72 policiers supplémentaires à partir de ce jeudi 1er septembre. Des fonctionnaires de Police, pour les deux-tiers réunionnais, qui viendront renforcer les équipes actuelles, mais aussi concourir à la création d’une section d’intervention.

72 fonctionnaires de Police sont accueillis ce jeudi 1er septembre à La Réunion. Les deux-tiers sont des policiers réunionnais de retour dans leur île. Une prise de fonction exceptionnelle," en général chaque année, c’est une vingtaine de personnels qui arrivent ", souligne le commissaire divisionnaire Laurent Fraysse.

Le directeur territorial de la Police nationale à La Réunion était l'invité de la matinale de Réunion la 1ère ce jeudi 1er septembre. Son interview a été l’occasion de plusieurs annonces.

L'invité de la Matinale : Laurent Fraysse, directeur territorial de la police nationale

 

Mutations exceptionnelles 

Les mutations massives de cette année se placent dans le cadre de la réorganisation massive de la Police. Elle est désormais placée sous un commandement unique, celui de la direction territoriale de la Police nationale, " pour une montée en puissance sur le territoire réunionnais ", explique Laurent Fraysse.

La majorité des policiers mutés viennent de grandes villes de métropole, et notamment de Paris. Ces policiers " viennent apporter leur savoir-faire ", leurs compétences, pour permettre à la Police réunionnaise d’aller plus loin, explique le directeur territorial.

Renfort d’effectifs pour les équipes actuelles

Les 72 arrivées de ce jeudi viendront certes combler les départs, au nombre de 23, mais aussi renforcer les équipes actuelles, " qui étaient déficitaires ", reconnait le directeur territorial de la Police nationale de La Réunion.

Les équipages de Police secours, qui circulent sur les communes de Saint-André, Saint-Denis, du Port et Saint-Pierre et répondent aux premiers appels dans l’urgence 24h/24, seront particulièrement concernés.

Un renfort sera aussi apporté aux services d’investigation pour la lutte contre les violences intrafamiliales, ou encore le volet financier et la lutte contre la cybercriminalité.

La lutte contre les violences conjugales comme priorité

Les violences intrafamiliales sont " un vrai fléau, pour ne pas dire LE fléau en terme de délinquance ", indique Laurent Fraysse. " On doit tout mettre en œuvre et on en fera jamais trop ", déclare-t-il.

En 2017, les commissariats de La Réunion enregistraient 3 plaintes par jour. En 2020, c’est 5 plaintes par jour, + 40%. On est extrêmement investi chaque jour, chaque nuit. Trois affaires sur quatre sont constatées sous l’emprise de l’alcool. L’alcool est omniprésent.

Laurent Fraysse, directeur territorial de la Police nationale à La Réunion 

Le renforcement des officiers de police judiciaire dans les brigades spécialisées et une priorité en termes de formation pour l’accueil des victimes sont parmi les mesures mises en place, en plus de l’appui des associations, du conseil départemental et l’autorité judiciaire, souligne le directeur territorial de la Police nationale de La Réunion. Pour lui, il faut aller plus loin, en continuer à investir sur l’axe des interventions en milieu scolaire, encore en nombre insuffisant.

Création d’une section d’intervention à Saint-Pierre

Mais ce renfort d’effectifs a également vocation à permettre la création d’une unité à Saint-Pierre. Il s’agira d’une section d’intervention, composée de 19 personnels dédiés à la gestion des difficultés en termes d’ordre public.

Deux brigades de 9 policiers chacune et 1 chef, travailleront ainsi en après-midi et en soirée, en tenue pour être bien identifiables de la population. S’ils seront concentrés sur Saint-Pierre, ils pourront cependant intervenir sur les trois autres communes en cas de troubles majeurs.

Renforcer des équipages Police secours, gérer des manifestations ou faire face à des violences urbaines seront parmi leurs missions.

Lutte contre le trafic de stupéfiants

La brigade de lutte contre les stupéfiants va, elle-aussi, être renforcée. Son effectif va ainsi doubler, pour un total de 10 fonctionnaires basés à Saint-Denis et avec une compétence départementale. Des policiers investis dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, aux abords des établissements scolaires notamment.

Les syndicats des dockers étaient montés au créneau pour une présence policière au port de la Rivière-des-Galets pour la lutte contre les stupéfiants. Ce secteur est cependant couvert par les Douanes, précise le commissaire divisionnaire, Laurent Fraysse, directeur territorial de la Police nationale de La Réunion.

Un renfort salué mais qui doit être pérennisé, selon les syndicats

Le renfort massif de policier de cette année est salué par les syndicats, qui soulignent en faire la demande depuis longtemps. Pour Stéphane Lebreton, secrétaire départemental adjoint Unité SGP Police FO, cela ne doit pas être une finalité. " Les missions s’empilent et nous aurons besoin d’un effectif constant au fil des ans ", insiste-il.

Il parle de " petit bol d’air pour les policiers qui sont sur le terrain " et " pour les policiers originaires qui peuvent rentrer " sur le département.

Police nationale itw Stéphane Lebreton, secrétaire départemental du syndicat SGP FO