Selon Nishan Dignarain, un économiste mauricien spécialiste de l’océan et des nouvelles technologies, la proue du Wakashio aurait été coulée au pire endroit qui soit, à savoir dans des eaux traversées par des courants qui risquent d’emporter les débris du navire jusqu’à La Réunion...
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Nishan Dignarain n’est pas un journaliste, mais en sa qualité d’expert économique spécialisé dans les nouvelles technologies et leur application dans le domaine maritime, il publie régulièrement des articles sur le site internet du magazine économique américain Forbes.
Et le spécialiste mauricien a beaucoup écrit sur le naufrage du vraquier japonais le 25 juillet, puis sur la marée noire provoquée dans le Sud-Est de l’île Maurice, le 6 août dernier. Il a suivi avec tout autant d’attention les décisions prises par les autorités de l’île Sœur s’agissant du sabordage de la proue du navire.
Un sabordage au pire endroit qui soit...
Dans sa dernière contribution pour le magazine Forbes, parue ce vendredi 23 octobre, Nishan Dignarain explique que si les autorités mauriciennes ont bien diffusé des images et des vidéos du navire sabordé, l’emplacement exact de cette partie avant du bateau n’a cependant jamais été divulgué.
Mais l’expert indique qu’il a pu localiser le site où la proue du Wakashio a été coulée en s’appuyant sur des analyses satellitaires réalisées à sa demande par Windward, une firme internationale spécialisée. Selon Nishan Dignarain, "de tous les endroits où le Wakashio aurait pu être sabordé, l'équipe de remorquage néerlandaise (SMIT Salvage, ndlr) n'aurait pas pu choisir pire endroit".
Embarras diplomatique entre l'île Maurice et La France
Pour rappel, lors de sa visite officielle à Maurice le 16 août, le ministre des Outremer Sébastien Lecornu avait confirmé l’envoi par La France de trois experts du Cedre, le Centre de Documentation de Recherche et d'Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, et du CEPPOL, le Centre d'Expertises Pratiques de lutte antiPOLlution.
En concertation avec @PKJugnauth et les ministres mauriciens des affaires étrangères et de l’environnement, j’ai confirmé aux autorités mauriciennes l’envoi par la France de trois experts anti-pollution du CEPPOL et du CEDRE #Wakashiopic.twitter.com/BvtAQRQmfb
La décision prise par les autorités mauriciennes de couler la partie avant de l’épave au grand large avait été la source d’un embarras diplomatique. La France défend "une approche très environnementale et très en protection de la biodiversité, et singulièrement des côtes réunionnaises", avait souligné Sébastien Lecornu en expliquant que cette option de sabordage n’était "clairement pas la solution qui retient notre préférence"...
Il avait urgence à agir : la France a été le premier pays à soutenir Maurice avec matériel de pompage et barrages flottants. Nous restons vigilants quant au devenir de l’épave et à l’impact sur nos côtes. Une arrivée de boulettes à la Réunion ne peut pas être exclue à ce stade.
La France est, rappelons-le, le premier pays à avoir aider l’île Maurice en urgence suite au naufrage du Wakashio. Depuis La Réunion, les Fazsoi avaient mobilisés ses moyens dans le cadre d’une opération de dépollution d’urgence des côtes mauriciennes.