Naufrage à Maurice : quel sort pour l’épave du Wakashio ?

Ce matin, la secrétaire d’Etat à la biodiversité Bérangère Abba est allée à la rencontre du personnel engagé dans les opérations de lutte contre la pollution suite au naufrage du Wakashio. Elle a indiqué que la réflexion était toujours en cours s’agissant du traitement de l’épave.
En visite officielle dans l’île depuis dimanche, le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu n’a finalement pas participé à la visite de l’équipe PolMar de la Direction de la mer Sud Océan indien (DMSOI) au Port. C’est donc seule que Bérangère Abba, la secrétaire d’Etat à la biodiversité, s’y est rendue, peu de temps après son atterrissage dans l’île, ce matin.

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©reunion

Elle a donc pu se rendre compte des moyens logistiques et humains envoyés par la France, via La Réunion, vers l’île Maurice suite au naufrage du Wakashio. Premier besoin formulé par le gouvernement mauricien face à cette pollution sans précédent des côtes de l’île Sœur : des barrages gonflables ayant pour fonction de piéger les hydrocarbures.
 

Une réactivité "sans précédent et exemplaire"


Au total, ce sont 600 mètres de barrages côtiers, 400 mètres de barrages hauturiers et 350 mètres de barrages absorbants qui ont été acheminés vers l’île Sœur, précis Anthony Abélard, correspondant PolMar.

"La seule difficulté que nous avons rencontrée, c’est quand on a essayé de confiner le bateau en haute mer avec des barrages. Il nous manquait des moyens nautiques, et l’état de la mer ne permettait pas non plus de tenir ces barrages donc on a contenu nos actions dans le lagon", précise le spécialiste de la DMSOI.

Bérangère Abba a salué la réactivité "sans précédent et exemplaire" des équipes réunionnaises. Les deux hommes du PolMar et les huit de la Marine qui ont dirigé les opérations sur place sont aujourd’hui rentrés. Il ne reste plus sur place que les trois experts nationaux envoyés en début de semaine sur proposition du ministre Sébastien Lecornu.
 

Vers une immersion de la partie avant ?


Celui-ci maintient le souhait déjà formulé lors de son passage dans l’île Sœur : celui de choisir la solution la plus respectueuse possible de l’environnement concernant le sort de la partie avant de l’épave du Wakashio.

Interrogée sur la question, Bérangère Abba a indiqué que le gouvernement mauricien n’avait pas encore pris de décision quant à la solution de l’immersion de la partie avant du vraquier japonais au large. "Cette réflexion a toujours court", a-t-elle répondu tout en soulignant que la décision appartenait aux autorités mauriciennes.

Qui du tractage de la partie avant qui est en cours ? La secrétaire d’Etat parle plutôt de "mises en sécurité" dont le but est d’éviter "un sur-accident ou une évolution de la situation liée aux conditions météos qui pourrait amplifier les atteintes à l’environnement". Une décision intermédiaire mais rien de définitif, assure Bérangère Abba.

Pour la France, il s’agit d’obtenir des garanties sur la propreté de cette partie de l’épave. Dans un article du magazine américain Forbes, des experts assurent que si le bateau était coulé vers les grands fonds marins, cela pourrait constituer une menace pour les baleines et les thons.

S’agissant du risque de pollution sur les côtes réunionnaises, Bérangère Abba précise qu’il "y a peu de risque qu’une nappe parvienne à La Réunion. Maintenant les, boulettes c’est une éventualité à laquelle il faut se préparer même si on n’a aucune certitude".