Océan indien : manifestation pour le climat d'une scientifique mauricienne

Une jeune biologiste marine de l'île Maurice a créé la sensation sur le Net en organisant une manifestation sous-marine, avec Greenpeace dans l'océan Indien. Elle voulait sensibiliser l'opinion publique sur l'importance des océans dans la biodiversité et dans l'absorption du gaz carbonique.

En echo aux mobilisations organisées dans le monde pour défendre l'environnement, Shaama Sandooyea, scientifique mauricienne spécialiste de la biololgie marine, a manifesté sous l'eau pour la préservation de l'océan Indien. Dans le journal Le Mauricien, elle explique les raisons de son engagement : "Cela fait maintenant deux ans que je proteste avec d’autres jeunes à Maurice pour réclamer des actions concrètes face à la crise climatique, mais en vain. Les scientifiques ont parlé, maintenant, c’est aux décideurs politiques d’agir."

Greenpeace, organisation écologiste connue dans le monde pour son combat sur mer et sur terre, a accompagné la plongeuse mauricienne sur les bancs de Saya-de-Malha. Un haut-fond qui appartient à l'île sœur et aux Seychelles. Ce lieu méconnu est pourtant symbolique des choix politiques qu'imposera l'environnement.

Un herbier essentiel à l'oxygénation de l'océan et de l'atmosphère

Saya-de-Malha est l'un des immenses bancs de sable qui ont été repérés et baptisés par les marins depuis des décennies. Les scientifiques ont voulu comprendre la formation de ces "curiosités" et leur interaction environnementale. Les plongeurs ont découvert, sur le fond de Saya-de-Malha, un immense herbier. L'analyse de cette flore sous-marine a mis en évidence son rôle dans l'absorption du gaz carbonique. On compte 0,2% d'herbiers sous-marins dans le monde. Ils absorbent 10% du carbone relâché dans l'air, écrit France-News-Live. 

Pourtant, ce "sanctuaire" résistera-t-il à l'enjeu économique ? 

La question est sérieusement posée depuis 2016 et la potentielle découverte de pétrole à cet endroit. Il y a cinq ans, L'Express de Maurice écrivait que l'île sœur avait décidé d’attirer des multinationales pétrolières, pour mener des études : "Nous n’avons pas l’expertise nécessaire pour cela, mais le fait d’avoir des données sur les richesses de notre sous-sol marin peut aider l’État mauricien à négocier de futurs contrats d’exploitation", confiait alors, Rezah Badal, responsable du Department of Continental Shelf, Maritime Zones Administration and Exploration, du bureau du Premier ministre

La marée noire du Wakashio a été un révélateur

Les opérations de remorquage de la partie avant du Wakashio étaient toujours en cours ce matin

Il y a moins d'un an, le vraquier japonnais MV Wakashio s'échouait sur le récif de la Pointe-d'Esny au Sud-Est de l'île Maurice. Ce naufrage a provoqué une marée noire qui a impacté l'environnement pendant des mois. Les Mauriciens se sont mobilisés pour nettoyer le littoral et lutter contre cette nappe de pétrole. Ils ont également manifesté contre la gestion de cette crise environnementale. 

En début d'année, un bateau de pêche chinois s'est à son tour échoué sur la barrière de corail, Nord-Ouest cette fois. Pour la jeune scientifique, la vie des personnes installées au bord de l'océan est menacée par ces accidents et la disparition de la biodiversité. Elle conclut son ITV avec le journal Le Mauricien en signalant qu'elle souhaite rencontrer le ministre de l'Économie bleue de l'île Maurice pour présenter ses observations.