Maurice attend l'avis des juges de la Cour internationale concernant les Chagos

L'ultime audience concernant l'avenir des Chagos s'est tenue, jeudi devant la Cour internationale de justice de La Haye. En clôture de cette semaine, l'union africaine est venue soutenir la position de l'île Maurice, pour que l'atoll réintègre le giron de l'île sœur. 
« C’est la voix d’un continent qui a souffert de la colonisation qui demande la libération de l’archipel des Chagos. » Les représentants de l’Union africaine (UA) ont plaidé d'une seule voix et sans la moindre ambiguïté. Les avocats de l'Union africaine ont appuyé leur propos en expliquant, « la décolonisation de Maurice est incomplète et la lutte pour que les Chagos soient de nouveau rattachés au territoire mauricien fait partie de l’agenda de l’Union africaine, » note le site mauricien, defimedia.info.  

Une base militaire et des armes atomiques pour lutter contre la piraterie 

Sir Anerood Jugnauth, figure politique incontournable de l'île Maurice, a plaidé devant la CIJ, était venu plaider en faveur de la démilitarisation de l'atoll de Diégo-Garcia. L'île principale des Chagos est devenue une base militaire américaine. Un projet qui a vu le jour en 1965, suite à un accord entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Une décision lourde de conséquence pour les 1 500 Chagossiens déportés sans ménagement en 1971. Pour l'ex-premier ministre mauricien, la lutte contre la piraterie dans l'océan Indien ne justifie pas le maintien de la base américaine à Diégo. Soulignant comme l'écrit lexpress.mu : "Napa dir mwa bizin enn baz militer atomik pou lager kont pirat !"

Les Etats-Unis ont demandé à la Cour de ne pas se prononcer 

Le point de vue américain est également très intéressant ! seychellesnewsagency.com écrit que les représentants des USA ont plaidé mercredi devant les magistrats de la Cour internationale de justice, avec un leitmotiv le CIJ a "le devoir de refuser". Pour les avocats américains, la Cour n'est "pas autorisée à donner son opinion". Cependant, cet argumentaire risque d'être insuffisant, le CIJ ayant été saisi par l'ONU à la demande de l'île Maurice et les pays de l'Union africaine. L'île sœur est soutenue par de très nombreux pays en Europe et dans le monde, dont l'un des plus puissants l'Inde.

La Cour internationale de Justice n'a qu'un avis consultatif, cependant, il est souvent suivi des faits. Les Chagossiens doivent désormais attendre, même s'ils n'ont jamais été aussi proche d'un retour possible sur leur terre natale.