Présidentielle à Madagascar : Andry Rajoelina élu avec 55,66% des suffrages, selon les résultats provisoires

Selon les résultats provisoires de la commission électorale, l'ancien chef de l'Etat Andry Rajoelina remporte l’élection présidentielle à Madagascar avec 55,66 % des suffrages. Il devance son adversaire Marc Ravalomanana qui obtient 44,34 % des suffrages, précise la commission. 
L'ex-chef de l'Etat Andry Rajoelina a remporté la présidentielle à Madagascar, battant son rival Marc Ravalomanana, selon les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Ils ont été rendus publics ce mercredi 27 décembre, après un second tour très disputé qui s'est tenu la semaine dernière.

Andry Rajoelina a recueilli 55,66% des suffrages exprimés, contre 44,34% pour son adversaire, soit un écart de 525 984 voix. D’ici neuf jours, la Haute Cour constitutionnelle devrait confirmer cette victoire. 
 

Accusations de fraudes

Dès le soir du second tour mercredi, les deux candidats avaient proclamé leur victoire devant leurs partisans et s'accusent depuis mutuellement de fraudes. Après la publication des premières tendances, Marc Ravalomanana avait lui-même dénoncé à l'AFP des "fraudes massives" et averti qu'il ne respecterait les résultats du scrutin "que s'ils correspondent à la réalité". Sûrs de leur victoire, Andry Rajoelina et son entourage avaient, eux aussi, accusé leur rival de "manipulations" et l'avaient mis au défi de prouver ses allégations.
 

Un duel 

Andry Rajoelina, 44 ans, ex-publicitaire et disc-jockey, entretient une rivalité féroce avec Marc Ravalomanana, 69 ans, qui a fait fortune à la tête d'un groupe laitier, depuis la crise de 2009. Elu président en 2002, Marc Ravalomanana avait alors été contraint de démissionner face à une vague de manifestations violentes fomentées par Andry Rajoelina, fraîchement élu maire de la capitale Antananarivo. Ce dernier avait ensuite été installé par l'armée à la tête d'une présidence de transition qu'il a quittée en 2014.

Les deux hommes avaient été interdits de candidature à la présidentielle de 2013 dans le cadre d'un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale. Depuis plusieurs semaines, le tour très personnel pris par le duel entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana et les énormes moyens financiers qu'ils ont engagés nourrissent les craintes de troubles à la proclamation des résultats. Leur campagne aux allures de règlement de comptes a largement occulté les problèmes de fond du pays, un des plus pauvres du continent africain. Selon la Banque mondiale, 75% de ses 25 millions d'habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour.