Près de 20 ans après la création de Lofis La Lang Kréol, association gardienne et promotrice de la grammaire, des expressions et du vocabulaire créole, la langue parlée par 80 % des Réunionnais disposera d'un nouveau sanctuaire : l’institut public du créole réunionnais.
C'est ce que garantit le pacte linguistique signé ce mercredi 29 novembre, au Palais de la Source, par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak au premier jour de sa visite officielle à La Réunion.
La présidente de Région Huguette Bello et Cyrille Melchior, le président du Départemental, y ont également apposé leurs signature lors du Conseil local des territoires pour la culture (CLTC).
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Un institut pour valoriser la langue créole
Ce pacte linguistique entre l’Etat et les collectivités vise à promouvoir l’emploi de la langue créole, dans les œuvres et manifestations culturelles, ainsi que dans l’espace public.
Et cet institut du créole réunionnais, explique la ministre Rima Abdul Malak, sera "un lieu qui va porter l'Histoire, la transmission, la richesse, la valorisation de la langue créole et qui va aider à sa diffusion". Un emplacement a déjà été identifié. "Qu'ils soient associatifs, universitaires, culturels ou politiques, tous les acteurs seront réunis pour porter un projet ambitieux".
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Plus de créole dans les administrations
"On parle peut-être la langue mais toute son histoire, toute sa littérature, ses multiples sens et ses liens avec les autres langues qui la constituent, ce n'est pas quelque chose d'inné", argumente Franky Lauret, le premier agrégé de créole à La Réunion et directeur du département Créole à l'université.
Parmi les missions de cet institut : favoriser également la coexistence du créole et du français dans l’espace public, l’expérience des signalétiques et l‘accueil bilingue dans les administrations.
Lutter contre l'illettrisme
En plus du créole, cet institut permettra aussi de promouvoir toutes les langues racines, liées à l’histoire du peuplement de La Réunion. Au travers ce pacte linguistique, élus et représentants de l’Etat veulent aussi donner plus de place à l’enseignement de l’hindi, du malgache ou encore du mandarin.
En plus de la création de cet institut, le pacte linguistique a aussi pour objectif de lutter contre l’illettrisme. Plus de 100 000 Réunionnais ont du mal avec la lecture. "Y faut aprendre a li lire dan lé deux langues. Sak li koné mieux pou komansé et en vitesse passe au Français", estime Axel Gauvin, écrivain et fondateur de Lofis La Lang Kréol.