Pass vaccinal : pour ou contre le projet de loi, que vont voter les députés réunionnais ?

Les députés rassemblés dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 12 janvier 2021.
Le texte doit être examiné par les députés ce lundi 3 janvier, puis par les sénateurs mercredi. Le projet de loi renforçant les outils de la gestion de la crise sanitaire prévoit, entre autres, de transformer le pass sanitaire en pass vaccinal au 15 janvier.

Adopté le 27 décembre en Conseil des ministres et examiné en commission des Lois à l’Assemblée nationale mercredi 29 décembre, le projet de loi transformant le pass sanitaire arrive ce lundi 3 janvier devant les députés.

Face à la cinquième vague, liée au variant Omicron notamment, le gouvernement veut ainsi renforcer les restrictions pour limiter la propagation du virus.

Pass vaccinal à partir du 15 janvier

Débattu mercredi 5 janvier au Sénat, le texte prévoit notamment la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal. Si le projet de loi est adopté, le pass vaccinal devrait entrer en vigueur au 15 janvier, mais la date pourrait être adaptée selon les territoires.

Ainsi, les préfets des départements ultramarins pourront, après consultation de l’ARS et des élus locaux, décider d’une autre date d’application. L’annonce a été faite par le ministre de la Santé, Olivier Véran, devant les députés de la commission des Lois à l’Assemblée nationale jeudi dernier.

Etat d’urgence sanitaire jusqu’au 31 mars

Le projet de loi renforçant les outils de la gestion de la crise sanitaire prévoit aussi de fixer au 31 mars 2022 la fin de l’état d’urgence sanitaire à La Réunion et en Martinique, ou dans tout autre département ultramarin où il serait instauré d’ici le 1er mars.

A La Réunion, l’état d’urgence est en vigueur depuis le samedi 1er janvier 2022. Il s’applique de 21h à 5h.

Les députés Réunionnais divisés sur le vote

Les députés réunionnais vont donc devoir se positionner. Pour ou contre la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, tous n’ont pas la même opinion. Le pass vaccinal conditionnera donc l’accès à de nombreux lieux à la détention d’un schéma vaccinal complet, le résultat négatif d’un test de dépistage ne suffira plus.

Le député de La Réunion Les Républicains, David Lorion, votera pour le projet de loi, comme l’ensemble des parlementaires de son groupe, mais préconise de cibler les plus fragiles plutôt que les jeunes. Il sera également vigilant à ce que le pass vaccinal ne conditionne pas l’accès pour les voyages longs ni l’accès au travail.

" J’ai fait la proposition d’aller chercher plutôt ceux qui ne sont pas encore vaccinés et d’avoir le taux de couverture maximal, notamment pour les personnes qui risquent de faire des formes graves, que de généraliser à outrance la vaccination pour les 12-18 ans. "

David Lorion, député Les Républicains

 

David Lorion demande surtout que l'application du pass vaccinal soit différée en Outre-mer. Selon le député, cela ne devrait se faire qu'une fois que le taux de vaccination complète aura atteint 70% de la population, soit la moyenne nationale, " sinon nous risquons des tensions sociales inutiles en ces temps de crise ". 

Défavorable à la vaccination obligatoire, Philippe Naillet, député du Parti Social, affirme qu’il ne pourra pas voter pour le pass vaccinal, question de cohérence dit-il. Il précise qu’il considère tout de même qu’il faut se faire vacciner, " parce que c’est important ".

" Le pass vaccinal, c’est tout simplement rendre la vaccination obligatoire. Au-delà de voter contre, dans le débat qui aura lieu à l’Assemblée nationale, je vais être extrêmement vigilant, s’il devait y avoir des amendements qui feraient en sorte que le pass vaccinal l’emporte sur les motifs impérieux sur la question des voyages, et que le pass vaccinal soit obligatoire en entreprise. "

Philippe Naillet, député du Parti Socialiste.

 

Le député de La France Insoumise, Jean-Hugues Ratenon, votera contre le pass vaccinal, qu’il considère comme " une obligation vaccinale déguisée ". Il craint que la mesure ne mette en danger des salariés dans certains secteurs. Selon lui, le gouvernement n’arrive pas à trouver les solutions pour réguler cette crise sanitaire.

" C’est un scandale, d’autant plus que le gouvernement à chaque fois révise sa position. On réduit de plus en plus le temps entre deux vaccins, c’était 7 mois, après 6 mois, maintenant c’est tous les 4 mois. Bientôt ce sera tous les 3 mois, ça démontre bien que le vaccin n’est pas efficace comme on le croyait. "

Jean-Hugues Ratenon, député La France Insoumise

 

Réunion de crise à Matignon ce lundi 3 janvier

Hier, dimanche 2 janvier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé dans le Journal du Dimanche, que le délai pour recevoir la dose de rappel serait réduit à 4 mois à partir du 15 février prochain, pour conserver son pass sanitaire.

Ce lundi 3 janvier, de nouvelles mesures entre en vigueur sur tout le territoire français. L’isolement n’est désormais plus nécessaire pour les cas contact vaccinés, qui seront cependant soumis à des tests à J+2 et J+4. Le télétravail devient obligatoire, quand il est possible, 3 à 4 jours par semaine. Il est aussi interdit de boire ou manger dans les cinémas et autres lieux recevant du public.

A 16h, le Premier ministre réunira 10 de ses ministres " afin de faire le point sur l’impact du variant Omicron et sur la continuité des services publics essentiels ". " On va passer un mois de janvier difficile à l’hôpital ", a d’ores et déjà prévenu le ministre de la Santé, invité de la matinal de France Inter ce lundi, précisant que " Delta sature les lits de réanimation et Omicron les lits conventionnels ".