Quelle est la part de la population réunionnaise vivant sous le seuil de pauvreté monétaire en 2020 ? Comment se situe leur niveau de vie par rapport aux ménages pauvres de l’Hexagone ? Ou encore quels sont les profils type des ménages pauvres ? Voilà les questions auxquelles l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques a tenté de répondre dans ce nouveau panorama de la pauvreté dans l'île, présenté ce vendredi 20 octobre.
Près de 312 000 Réunionnais sous le seuil de pauvreté monétaire
La pauvreté, au sens monétaire, c'est vivre chaque mois avec moins de 1 120 euros pour une personne seule. Ou 2 350 euros pour un couple avec deux enfants, de moins de 14 ans.
Dans l'île, selon l'Insee, 36% des Réunionnais vivent sous ce seuil.
Un chiffre qui fait de La Réunion une des régions de France où la pauvreté est la plus répandue, derrière Mayotte et la Guyane.
De plus, le niveau de vie des ménages pauvres réunionnais est l’un des plus faibles de France, après Paris et sa petite couronne.
(Re) voyez l'intervention de Loup Wolff, directeur interrégional de l’Insee Réunion-Mayotte, dans le journal de Réunion La 1ère :
Un ménage jeune sur deux et une famille monoparentale sur deux sont pauvres à la Réunion. Comme ailleurs en France, ce sont les populations les plus touchées par la pauvreté. La pauvreté est plus présente dans l’intercommunalité de l’Est de l‘île.
Six profils de ménages pauvres identifiés
Selon leur situation vis-à-vis de l’emploi, leur âge ou le fait qu’ils soient propriétaires ou locataires de leur logement, six profils de ménages pauvres peuvent être identifiés par l'Insee.
Près de 23% des ménages pauvres sont des ménages retraités, ayant de petites retraites. Viennent ensuite les ménages insérés sur le marché du travail, mais avec d’importantes charges familiales. Ils rassemblent 11 % des ménages pauvres.
Quatre autres types de ménages, sont plutôt éloignés de l’emploi et dont les ressources proviennent majoritairement de prestations sociales :
Il s’agit d’une part de ménages jeunes de moins de 30 ans, principalement des jeunes mères de familles monoparentales.
Puis les ménages de propriétaires plutôt âgés avec le niveau de vie le plus faible.
Les deux derniers profils correspondent à des ménages locataires, soit dans le parc privé, soit dans le social, souvent en milieu urbain et composé surtout de familles monoparentales.
Par ailleurs, cette population pauvre est fortement dépendante des prestations sociales, qui constituent 57% de leurs revenus.
Une forte pauvreté liée à l’insertion professionnelle et à la situation familiale
Les ménages peuvent être exposés à différentes fragilités économiques et sociales qui peuvent contribuer à renforcer la précarité des ménages pauvres.
L’insertion professionnelle, le niveau de formation initiale, le logement, les situations familiales, la mobilité, l’accès aux soins ou encore l’accès aux services publics sont des facteurs de fragilisation budgétaire des ménages.
À La Réunion, c'est l’insertion professionnelle et les situations familiales des ménages qui sont principalement vecteurs de précarité.
En revanche, les ménages réunionnais présentent moins de fragilité au regard de l’accès aux soins et de la problématique de la mobilité, par rapport à l'Hexagone.